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Archives audiovisuelles : des plateformes pour les professionnels et le grand public

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    Si l’Ina fait figure de ressource documentaire de référence dans le service public, il existe également des plateformes privées d’accès aux archives audiovisuelles. (rpb1001 via Visualhunt.com / CC BY-NC
  • Accéder aux archives audiovisuelles n'a jamais été aussi facile. Les plateformes se sont multipliées et proposent des services à valeur ajoutée pour le public professionnel ainsi qu'un colossal corpus vidéo destiné au grand public.

    Il est loin le temps où il fallait débourser une petite fortune pour accéder aux archives audiovisuelles françaises. Jusqu'en 2006, ce patrimoine était réservé aux professionnels et représentait un coût non négligeable pour les chaînes de télévision à la recherche d'images anciennes.

    Les choses ont commencé à bouger le 27 avril 2006 avec le lancement de la plateforme Ina.fr : 100 000 archives représentant 10 000 heures de programme étaient alors mises à disposition des internautes. Et 80 % de ce corpus étaient proposés gratuitement !

    Dix ans plus tard, l'offre a été largement enrichie au rythme des campagnes de numérisation de l'Institut national de l'audiovisuel. A ce jour, plus de 43 000 heures issues de la télévision et de la radio françaises peuvent être consultées : archives de l'ORTF, de France 2, de France 3, de TF 1 (avant sa privatisation en 1986), de Radio France... Mais aussi des publicités, des dossiers thématiques (Apsotrophes, Cinq colonnes à la une...) et des documentaires produits par l'Ina. "80 % des vidéos et sons présents sont consultables en ligne gratuitement dans leur intégralité", précise l'Ina. Pour les 20 % restants, les internautes ont le choix entre deux solutions : soit souscrire un abonnement au pass ilimité Ina premium au prix de 2,99 euros par mois, soit procéder à un téléchargement définitif en mode VOD ou en mode DVOD (gravure sur DVD).

    Traitement documentaire et notices bilingues

     Ina-Mediapro A côté de ces couloirs marchand destinés au grand public, il existe une voie réservée aux professionnels des médias et de la communication : Ina Mediapro propose 1,4 million d'heures de télévision et de radio, soit un corpus bien plus important que celui disponible sur Ina.fr. Surtout, ce patrimoine a fait l'objet d'un traitement documentaire poussé avec 7 millions de notices disponibles en français et en anglais.

    "La qualité de la documentation est un élément clé dans le processus d'identification et de sélection", souligne-t-on à l'Ina.

    De nombreux outils d'aide à la navigation et à la recherche sont intégrés au service : éphéméride, suggestion de sujets d'actualité, dossiers documentés, moteur de recherche plein texte, tri multicritère, découpage des vidéos en chapitres... En bout de chaîne, la livraison des contenus sélectionnés par le client peut se faire sur support physique ou bien par serveur FTP. Résultat : la plateforme compte 7 000 professionnels accrédités dont un tiers est situé hors de France. 

    Autre prestation très utile, les équipes d'Ina Mediapro "s'occupent de libérer les droits selon les exploitations envisagées". Autant dire un gain de temps considérable car les questions des droits d'auteur et de diffusion sont particulièrement ardues.

    YouTube, deuxième site le plus fréquenté dans le monde

    YouTubeSi l'Ina fait figure de ressource documentaire de référence dans le service public, il existe également des plateformes privées d'accès aux archives audiovisuelles. YouTube est sans conteste la plus connue d'entre elles. Au point qu'elle est désormais le deuxième site le plus fréquenté dans le monde derrière Google, mais devant Facebook.Véritable caverne d'Ali Baba, YouTube demande tout de même un sérieux effort de méthodologie si l'on ne veut pas finir noyé sous le flot des 300 heures de vidéo qui sont mises en ligne chaque minute. Car l'on aurait tort de considérer YouTube comme une plateforme qui diffuse seulement des vidéos de chiens en train de faire du skate board !

    "Depuis juillet 2015, plus de 8 000 partenaires (parmi lesquels de nombreux grands groupes audiovisuels, studios de cinéma et maisons de disques) ont revendiqué plus de 400 millions de vidéos via Content ID", souligne-t-on chez YouTube. 

    Content ID est une base de données qui permet de comparer les vidéos mises en ligne aux fichiers établis par les propriétaires de contenus. Riche de plus 50 millions de fichiers de référence, Content ID a conduit YouTube à reverser "deux milliards de dollars aux titulaires de droits ayant choisi de monétiser leurs vidéos revendiquées depuis le lancement de Content ID en 2007".

    Parmi les milliers de partenaires évoqués par YouTube, on compte de nombreuses institutions archivistiques qui y ont ouvert une chaîne, à commencer par l'Ina qui bénéficie ainsi d'un canal de diffusion qui va bien au-dela de son public national. Mais on y trouve aussi la chaîne d'information de la Principauté de Monaco qui y diffuse une partie de ses archives. Ou bien la chaîne Rabnass Archives Algérie ou bien encore l'agence de presse Associated Press qui y a versé plus de 17 000 heures de vidéo !

    Dailymotion, un catalogue de plus de 50 millions de vidéos

    DailymotionAutre poids lourd du secteur, le français Dailymotion propose près de 100 chaînes adossées de près ou de loin à des institutions archivistiques reconnues... et plus artisanales. Dans la première catégorie, on trouve les Archives nationales, des services d'archives départementales (Alpes maritimes, Pas-de-Calais), des services d'archives municipales (Lyon), des sources étrangères (Radio Canada)... 

    Dans la deuxième catégorie, les associations de tous types y écoulent leur patrimoine audiovisuel : les archives du Salon d'automne ou bien celles du Parti communiste français, par exemple. Au total, 147 882 vidéos liées au milieu archivistique (en novembre 2016) sont mises à disposition des internautes. 

    Dailymotion revendique un total de 3,5 milliards de vidéos regardées chaque mois par 300 millions d'utilisateurs. Son catalogue, quant à lui, est colossal : environ 50 millions de vidéos ! Naviguer dans ce corpus est cependant relativement aisé : un moteur de recherche et des catégories permettent d'effectuer une première sélection. Les vidéos les plus regardées sont signalées par un système de recommandation et il est également possible de s'abonner à une chaîne afin d'être averti des dernières mises à jour. Les suggestions qui apparaissent sur la droite de l'écran sont également un bon moyen pour trouver un contenu proche de celui que l'on est en train de regarder.

    Vimeo et FilmoTV, deux plateformes alternatives

    VimeoMoins connu, Vimeo a été lancé en 2004 par des vidéastes et des cinéastes désireux de partager leurs créations. Une douzaine d'années plus tard, la plateforme se singularise par son modèle économique qui va de la gratuité à une grille tarifaire échelonnée à 5, 14 et 40 euros par mois. Le mode gratuit offre un stockage limité à 500 Mo par semaine alors que l'abonnement à 40 euros propose un stockage illimité par semaine. De nombreux services viennent s'ajouter selon le prix de la formule retenue : statistiques plus ou moins détaillées, tableau de bord, assistance... Vimeo propose d'entrer dans son catalogue par différents moyens dont une exploration par catégories : documentaire, cuisine, sport ou éducatif.

    FilmoTVEncore moins connu, FilmoTV s'adresse plus particulièrement aux cinéphiles. Son catalogue est en effet constitué "de centaines de films" sélectionnés par une équipe de chroniqueurs spécialisés. Les films peuvent être visionnés "à la carte" à partir de 1,99 euro ou de façon illimitée pour 9,99 euros par mois. Bonne nouvelle : l'ouverture d'un compte sur FilmoTV permet une utilisation multi-écran (ordinateur, tablette, téléphone et console de jeu). 

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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