Sale temps pour les bibliothèques françaises de l'étranger

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    Un fonds de 5 000 ouvrages de la bibliothèque du Centre Jacques Berque a déjà été "délocalisé" (Archimag)
  • Selon Le Canard enchaîné, près de la moitié des 12 000 ouvrages de la bibliothèque du Centre de recherche Jacques Berque de Rabat a déjà été "délocalisée". 

    La France possède probablement le plus important réseau culturel du monde... mais pour combien de temps encore ? A Rabat, les bibliothèques des institutions françaises passent un mauvais moment. "L'ambassade de France au Maroc est en train de liquider en douce la bibliothèque du centre de recherches Jacques Berque, créé en 1991, qui dépend de ses services, dans le dos du CNRS, qui en a la tutelle" souligne Le Canard enchaîné.

    Riche de 12 000 volumes, la bibliothèque s'est vue déposséder de son fonds contemporain constitué de 5 000 livres et revues qui ont été "délocalisés" à l'Ecole de gouvernance et d'économie de Rabat au mois de juillet dernier. Quant au fonds ancien, il n'est plus consultable que sur autorisation. "Etant donné que la documentaliste a été licenciée, cela risque d'être coton..." poursuit le palmipède.

    Des précédents en Egypte et en Ouzbékistan

    Cette délocalisation n'est pas une première. Les 30 000 volumes issus de la bibliothèque franciscaine de La Source, gérés par le même Centre Jacques Berque, ont déjà été cédés à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc.

    Le Canard enchaîné rappelle que d'autres bibliothèques du réseau culturel français à l'étranger ont déjà fait les frais de fermetures brutales : bibliothèque du Centre d'études juridiques dépendant de l'ambassade de France en Egypte, bibliothèque du centre Taschkent en Ouzbékistan.

    ​Des chercheurs devraient prochainement envoyer une lettre à Laurent Fabius afin de dénoncer cette politique de fermeture de bibliothèques. Le ministre des Affaires étrangères devrait y être particulièrement sensible, lui qui, dans une conférence prononcée en 2013 à l'Ecole normale supérieure, vantait "la puissance d'influence, le rayonnement scientifique et culturel" de la France...

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    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.

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