Publicité

"BiblioDebout persistera tant que sa présence fera sens"

  • BiblioDebout.jpg

    Si la première BiblioDebout a été créée Place de la République, à Paris, d'autres sont nées à Lyon, Marseille, Saint-Brieuc et sur la place du Capitole de Toulouse. (Charlotte henard via Visual Hunt / CC BY-SA)
  • C'est à l'initiative du collectif SavoirCom1, engagé pour la défense et la valorisation des biens communs de la connaissance, qu'a été créée la BiblioDebout place de la République. Ses membres se confient sur l'avenir de la bibliothèque éphémère et participative du mouvement NuitDebout.

    Nuit Debout se veut un mouvement démocratique et ouvert. N'est-ce pas paradoxal de s'y présenter en tant que bibliothécaire, dans une démarche risquant de passer pour corporatiste ?

    SavoirCom1 : Nous ne nous présentons pas "en tant que bibliothécaires", mais pour soutenir et prendre part au renouveau démocratique qu'est Nuit Debout. Plusieurs bibliothécaires de profession participent à la BiblioDebout, mais notre groupe englobe bien d'autres profils. Nous sommes une soixantaine sur la liste de diffusion. La BiblioDebout fonctionne selon les mêmes principes d'ouverture que le mouvement : tous ceux qui le souhaitent peuvent y contribuer et participer à son organisation.

    Quelle est votre position concernant l'expulsion médiatisée d'Alain Finkielkraut ?

    La question du respect de la liberté d'expression et du pluralisme est fortement débattue au sein du mouvement Nuit Debout. Elle a son pendant au sein de la BiblioDebout, notamment pour savoir si nous devons placer au même plan tous les ouvrages que nous recevons et si certains doivent être mis de côté. Nous avons vu passer La défaite de la pensée d'Alain Finkielkraut et nous ne l'avons pas retiré de nos étalages. Comme toute bibliothèque, nous nous accordons le droit de mettre en avant les ouvrages que nous voulons faire découvrir, mais pas celui de supprimer des titres. Il devrait en être de même des personnes qui viennent sur la place : leurs opinions peuvent (et parfois doivent) être combattues, mais nul ne devrait être rejeté a priori.

    Que prévoyez-vous pour la suite ? Le sort de la BiblioDebout est-il lié à Nuit Debout ou pourrait-elle prendre son indépendance ?

    Il est beaucoup trop tôt pour ce genre de questions. Au même titre que la Cantine, l'Infirmerie ou la Logistique, la BiblioDebout s'est imposée peu à peu comme une des structures de base que les gens retrouvent sur la place. Notre intention est de mieux coopérer à présent avec les autres commissions de Nuit Debout pour affirmer notre implication dans le mouvement. La BiblioDebout est par définition éphémère : elle disparaît tous les soirs et doit être reconstruite à partir de zéro le lendemain. Elle persistera tant que sa présence fera sens sur cette place et que des individus donneront des livres et de leur temps pour qu'elle subsiste.

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.
    Publicité

    sponsoring_display_archimag_episode_6.gif