L'Ecole Polytechnique de Lausanne est parvenue à scanner le contenu d'un ouvrage du XIVème siècle qui n'avait jamais été descellé.
En 1351, une femme vénitienne, Catharuçia Savonario Rivoalti, publiait ses derniers voeux dans un document scellé à la cire. Cet ouvrage qui n'avait jamais été descellé depuis le XIVème siècle vient de livrer ses secrets grâce aux physiciens de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL).
"Nous ne savons pas pourquoi le document n’a jamais été descellé. Il se peut que la famille ait disparu, ou qu’une épidémie ait emporté tout le monde. De nombreux documents de la sorte existent dans les archives vénitienne" explique le physicien Giorgio Margaritondo ; "mais nous avons pu les lire sans problème grâce à la tomographie à rayons X et ainsi entendre la voix de cette jeune femme après tant de siècles. C’était une expérience pleine d’émotion".
Technique non invasive
Cet ouvrage a été imprimé avec des anciennes encres européennes à base de fer. Cette composition chimique qui prévalait alors en Europe présente aujourd'hui un avantage : les rayons X peuvent pénétrer ce métal lourd et scanner l'intégralité du document sans l'ouvrir.
Cette technologie développée par l'Ecole Polytechnique de Lausanne permet d'envisager l'accès à un corpus archivistique inédit. "Grâce à l’usage d’encres à base de fer qui ont été employées en Europe durant plus de 1000 ans, nous avons pu lire un texte à l’intérieur d’un document fermé, d’un livre fermé, d’un testament fermé" explique Fauzia Albertin, physicienne à l’EPFL ; "la tomographie à rayons X est la solution pour la préservation d’un tel héritage tout en faisant la lumière sur un pan de l’histoire européenne".
Les archives vénitiennes hébergent en effet de nombreux documents dont certains sont si fragiles qu'il est inenvisageable de les ouvrir. "Une technique non invasive est donc requise pour y accéder sans les détruire" souligne-t-on à l'EPFL.
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