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Les bibliothèques françaises dans Worldcat : l'Abes souhaite une concertation avec la Bnf et OCLC

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    Worldcat donne de la visibilité aux établissements. Par exemple, un étudiant peut utiliser le moteur de recherche pour savoir quelle bibliothèque autour de lui dispose du document qu'il souhaite consulter. (Freepik)
  • Les efforts de la communauté peuvent "changer la donne", thème de la dernière conférence annuelle de la coopérative mondiale de bibliothèques OCLC (Online computer library center) qui s'est tenue les 26 et 27 février derniers à Marseille. Notamment pour améliorer les services qui profitent à toutes les bibliothèques. C'est le cas de l'Abes (Agence bibliographique de l'enseignement supérieur) qui verse depuis 10 ans les données du Sudoc dans le grand catalogue mondial Worldcat. Un travail d'amélioration de la visibilité des collections et des bibliothèques est actuellement en réflexion, conjointement avec OCLC et la Bibliothèque nationale de France (BnF), notamment autour de la qualité des données. 

    2 milliards. C'est, à ce jour, le nombre de livres présents dans Worldcat, la base de données bibliographiques en ligne de l'OCLC. Des millions d'établissements publics et privés figurent dans ce catalogue des bibliothèques du monde entier créé en 1971. Les bibliothèques françaises y sont visibles depuis 2009, lorsque des partenariats successifs ont été signés par la Bnf (qui verse alors 13 millions de notices de son catalogue général) puis par l'Abes, qui pilote le Sudoc (qui verse alors 9 millions de notices bibliographiques) avec OCLC. "L'intérêt de cette présence dans le catalogue est qu'elle permet à un lecteur, qu'il soit français ou étranger, de repérer grâce au moteur de recherche les bibliothèques près de chez lui qui possèdent le ou les documents qui l'intéressent", explique David Aymonin, le directeur de l'Abes ; être présent dans ce catalogue s'avère donc très stratégique". 

    Un bilan contrasté

    Un bilan contrasté peut être dressé de ces dix premières années de versements de notices d'enregistrement bibliographiques des collections des bibliothèques françaises dans Worldcat. Bien sûr, les chiffres sont impressionnants : "Selon Worldcat, il y aurait 35 millions de livres de bibliothèques françaises signalés dans son grand catalogue, explique David Aymonin ; cela représente 71 millions d'exemplaires ou de documents physiques ou électroniques, ce qui est remarquable".

    Néanmoins, le modèle économique des partenariats signés entre l'Abes et OCLC implique que les bibliothèques souhaitant être visibles dans Worldcat payent une cotisation. Ce qui exclue du catalogue celles qui ne souhaitent ou ne peuvent pas payer. "D'après les chiffres, il y aurait environ 2 000 bibliothèques françaises dans Worldcat, poursuit David Aymonin ; or, le Catalogue collectif de France, le CCFR, recence 5 000 bibliothèques. 3000 établissements manquent donc à l'appel".

    Concertation

    Certaines données semblent par ailleurs éronnées : en effet, Worldcat compte 35 millions de documents français alors que le CCFR en liste seulement 30 millions. "Il peut s'agir de problèmes de mises à jour ou alors de dédoublonnages, explique David Aymonin ; nous devons dépasser ce simple bilan pour faire une analyse poussée entre OCLC, la BnF et l'Abes afin d'améliorer les processus de transferts de données".

    Pousser le prêt international entre bibliothèques

    L'objectif de cette concertation est l'amélioration de la qualité et de la précision des données bibliographiques françaises dans Worldcat. Grâce à ces progrès, de nouvelles fonctionnalités et services (localisation, accessibilité, échange) basés sur des données complètes et de haute qualité pourraient être inventés et améliorer encore la visibilité (et donc l'utilisation) des bibliothèques.

    Surtout, l'Abes souhaite faciliter et améliorer le prêt international entre bibliothèques : "Il y a un fort enjeu autour de cette question, même aux Etats-Unis, affirme David Aymonin ; en effet, les budgets d'acquisition sont en baisse dans le monde entier et le nombre de documents produits fait qu'il est impossible aujourd'hui de tout avoir dans son établissement. Disposer d'un grand catalogue mondial à jour, propre et bien tenu serait très utile !" 

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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