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Abolition des pénalités de retard en bibliothèques : un mouvement qui prend de l'ampleur outre-Atlantique

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    En octobre dernier, la bibliothèque publique de Boston a elle aussi supprimé les frais pour les retardataires de moins de 18 ans. (Illustration Pixabay/StockSnap)
  • Aux Etats-Unis et au Québec, les bibliothèques publiques sont nombreuses à supprimer les frais sanctionnant les usagers qui rendent leurs livres en retard. Ce mouvement touchera-t-il les bibliothèques françaises ?

    Certaines bibliothèques américaines réfléchissent à la question des frais de retards pour les retours de livres des usagers. Alors que la ville de Philadelphie (Pennsylvanie) s'interroge, la bibliothèque publique de Chicago (Illinois), qui a récemment supprimé les amendes pour les livres rendus en retard, publie des chiffres surprenants : depuis l'abandon des frais de retard, la bibliothèque a enregistré une augmentation de 240 % des retours de livres. Un argument de poids pour ceux qui souhaitent supprimer les frais de retard dans leur établissement.

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    "Nous voulons que l'usager revienne"

    En seulement trois semaines de suppression des frais de retard, la ville de Chicago a en effet constaté la restitution de centaines de livres attendus depuis longtemps. "La quantité de livres retournés à augmenté de 240 %, a déclaré Andrea Telli, la commissaire aux bibliothèques de la ville, lors des audiences sur le budget du Conseil municipal ; il s'agit d'une augmentation considérable qui nous réjouit. Ces livres ont de la valeur, et les acheter coûte de l'argent. Nous voulons à la fois récupérer ces actifs, mais aussi que l'usager revienne".

    Car selon Andrea Telli, si renoncer aux amendes imposées aux bibliothèques est une tendance nationale, c'est pour une bonne raison : celles-ci constitueraient un obstacle à l'utilisation des bibliothèques, en particulier dans les quartiers pauvres, où "les gens n'ont pas les moyens de payer les amendes" et où "les bibliothèques peuvent constituer un refuge".

    "Ils doivent des amendes et ils ont ensuite peur de revenir à la bibliothèque parce qu'ils ne peuvent pas payer les amendes, a-t-elle déclaré ; nous ne perdons donc pas seulement ce revenu, que nous ne collecterons jamais. Nous perdons les livres et l'usager".

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    Un mouvement qui touche les Etats-Unis et le Québec

    Selon une étude réalisée en 2017, environ 92 % des bibliothèques américaines facturent des frais de retard à leurs usagers. Mais le sujet semble prendre de l'ampleur, et la décision de Chicago commence à convaincre les hésitants : en octobre dernier, la bibliothèque publique de Boston a elle aussi supprimé les frais pour les retardataires de moins de 18 ans. Avec elles, ce sont des centaines d'établissements américains qui ont récemment décidé de les abolir (ou de les assouplir) et de nombreuses villes s'interrogent aujourd'hui. Cherelle Parker, membre démocrate du Conseil municipal de Philadelphie, a déclaré le mois dernier que la décision de supprimer ou non les frais de retard reviendrait au conseil d'administration de la bibliothèque. Le Philadelphia Inquirer a même lancé un sondage en ligne à ce sujet et fait débattre dans un article des bibliothécaires pour et contre les amendes pour retard. Au Québec, un mouvement pour abolir les frais de retard est lancé depuis plusieurs mois.

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    Quelles pénalités de retard en France ?

    En France, si certains s'accordent à dire que les pénalités de retard sont d'un autre âge et vécues comme une contrainte qui touchent les plus démunis, entraînent une baisse de fréquentation et ne font pas spécialement revenir les livres, difficile d'établir un état des lieux.

    Dans les bibliothèques parisiennes, des pénalités sont appliquées aux usagers qui rendent leurs documents en retard : il vous sera demandé 0,15 € (si vous êtes adulte) et 0,07€ (si vous êtes mineur) par document et par jour de retard. Sans compter la suspension du prêt pendant deux semaines et le blocage de la carte pour tout retard de 7 jours et plus. (Notez que les emprunts de documents, d'une durée de 3 semaines, sont renouvelables deux fois s'ils ne sont ni en retard, ni réservés). A Lyon, le système des pénalités a été abrogé en 2012 et remplacé par un système de frais de dossiers forfaitaires : aucun frais du 1er au 14e jour de retard, 2€ du 15e au 27e jour de retard, auxquels s'ajoutent 3€ supplémentaires à partir du 28e jour de retard. 

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    Alors, le mouvement contre les pénalités de retard touchera-t-il les bibliothèques publiques françaises ? Affaire à suivre...

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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