Le choix fait par la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (Ifla) sur le lieu de son congrès international 2024 (WLIC) divise les bibliothécaires. Lors de l'annonce du choix de la ville de Dubaï, aux Emirats arabes unis, le 19 juin 2023, la fédération avait reçu bon nombre de critiques. Ce choix interpelle, puisque Dubaï est souvent controversée pour ne pas respecter les droits humains, tels que les droits LGBTQ+. L’IFLA avait alors organisé un référendum début août, ouvert auprès de 1 700 organisations de bibliothécaires affiliées dans le monde. Le résultat était sans appel : 68 % des organisations ayant répondues étaient contre le maintien du congrès dans la ville des Emirats arabes unis.
Malgré les divisions, l’Ifla a annoncé le 11 août 2023 via un communiqué que la fédération maintenait son congrès annuel dans la péninsule arabique. “Le Conseil d’administration estime que le congrès à Dubaï offrirait à de nombreux collègues n'ayant jamais pu participer à une seule WLIC pour des raisons économiques ou de visa, une chance de le faire”, explique la fédération.
Les valeurs du pays critiquées
Les associations de bibliothécaires, dont l'Association des bibliothécaires de France (ABF), s'inquiètent du bilan du pays en matière de respect des droits humains. Notamment concernant les droits LGBTQ+, pusique les relations sexuelles en dehors du mariage hétérosexuel traditionnel sont considérées comme un crime punies par amendes et de l’emprisonnement dans les Emirats arabes unis. Ce n’est pas la première fois que la fédération fait l’objet de protestations sur le choix des lieux de ses congrès. En 2018, l’Ifla avait opté pour la Malaisie, pays souvent critiqué pour bafouer les droits humains, pour la tenue de son rendez-vous.
De son côté, l’Ifla promet que la diversité et l'inclusion seront des thèmes centraux abordés lors du congrès. “Nous continuerons à nous engager auprès des autorités hôtes pour que chacun se sente aussi bien accueilli que possible et que les participants puissent s'engager librement dans l'enceinte de la conférence”, assure la fédération.