Pétition de L’AAF : quand le droit à l’oubli va trop loin

A ce jour, 1519 personnes ont déjà signé la pétition. AAF

 

Lors de son forum d'Angers, l’assemblée générale de l’Association des archivistes français s’est terminée le vendredi 22 mars avec le lancement de la pétition contre le projet de règlement européen sur les données personnelles.

C’est dans un esprit de protestation engagée que le forum de l’Association des archivistes français (AAF) a fermé ses portes à Angers, le 22 mars dernier. Très inquiète par le projet de règlement européen sur les données personnelles, l’AAF a ainsi lancé une pétition destinée à sensibiliser les citoyens contre une mesure qu’elle juge extrêmement menaçante pour l’avenir des archivistes.

Amnésie collective

Le règlement, actuellement en débat à Bruxelles, vise à « assurer aux Européens un droit à l’oubli garantissant le respect de leur vie privée » en supprimant ou anonymisant les données personnelles qui pourraient être exploitées par des opérateurs du web tels Google, Facebook ou Twitter. Un projet dont l’AAF juge la mise en pratique bien trop radicale, puisque, selon sa pétition, il s’appliquera au numérique comme au papier et obligera « tous les organismes publics et privés à détruire ou à anonymiser ces données une fois que le traitement pour lequel elles auront été collectées sera achevé, ou passé un court délai ». L’association, laquelle regroupe plus de 1600 professionnels des archives, souhaite attirer l’attention du grand public sur une mesure imposant « l’amnésie collective » et la « disparition programmée de sa propre mémoire ».

3 133 amendements

La Commission européenne a proposé ce projet de directive et de règlement en janvier 2012, suscitant la riposte immédiate des députés du Parlement européen : à ce jour, plus de 3 000 amendements ont été déposés sur ce texte. Inédit sur le fond, il l’est jusque dans les réactions qu’il provoque, rassemblant contre lui deux mondes que tout oppose : d’un côté celui des archivistes, des généalogistes et des historiens ; de l’autre celui des porte-paroles des monstres du web et des réseaux sociaux. Unis malgré eux contre Bruxelles.

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