Open data et données personnelles : l'état des lieux dressé par la Cnil

  • OpenDataDonnéesPerso.jpg

    En plus des Cil et de la Cnil, les responsables open data et les réutilisateurs font appel à des réseaux informels d’experts et autres acteurs du domaine. (confidentjohn/Flickr)
  • Si les acteurs de l'open data ont pris en considération la question des données personnelles, ils semblent également souffrir d'un manque criant de solutions concrètes, notamment en matière d'anonymisation.

    Afin de contribuer au respect de la vie privée au sein de la politique française d'ouverture des données, la Commission Informatique et Libertés (Cnil) a dressé un état des lieux des pratiques des acteurs de l'open data en matière de données personnelles. Ayant lancé une vaste consultation publique au début de l'année 2014 auprès de 400 personnes ou organismes impliqués dans la mise en oeuvre d'une plateforme ou d'une politique d'open data (producteurs, gestionnaires ou réutilisateurs de données publiques), l'autorité administrative révèle aujourd'hui que ceux-ci sont plutôt concernés par le sujet des données personnelles.

    En effet, plus de la moitié des responsables open data et gestionnaires de données publiques déclarent s'être déjà demandés si des données personnelles pouvaient être contenues dans certains jeux de données dont l'ouverture était envisagée. La consultation révèle également que les interlocuteurs privilégiés, lorsque la consultation se pose, sont les Correspondants Informatique et Libertés (Cil) et la Cnil.

    Opposition en cas de risque d'identification

    De plus, 85 % des Correspondants informatique et libertés (Cils) déclarent avoir déjà été consultés sur des questions d'open data. La moitié par des responsables ou gestionnaires et près de 25 % d'entre eux par des réutilisateurs. Un tiers des Cil auraient d'ailleurs identifié des risques de diffusion de données à caractère personnel lors de consultations de ce type.

    Une fois ces risques révélés, près de 50 % des gestionnaires de données publiques interrogés ont indiqué avoir fait part de leur opposition à l'ouverture de certaines données au motif "d'un risque d'identification de personnes physiques".

    De rares abandons de projets

    Mais la consultation de la Cnil révèle également que l'ouverture des données n'est pas nécessairement bloquée lorsque celles-ci semble contenir des données personnelles. En effet, les résultat de la consultation de la Cnil révèlent que les Cil interrogés recommandent majoritairement d'anonymiser les données ou, dans une moindre mesure, de recueillir le consentement des personnes concernées. L'abandon du projet n'est que rarement conseillé.

    Ces chiffres encourageants sont tempérés par la difficulté des répondants à se positionner face aux questions concernant les techniques d'anonymisation ou de recueil de consentement. La Cnil estime en effet que les méthode évoquées par les personnes interrogées seraient plutôt sommaires (retrait des identifiants directs tels que les noms et prénoms...). Des interrogations et un fort besoins de solutions pratiques persistent.

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.