Tombouctou : trois bibliothèques de manuscrits anciens restaurées deux ans après un attentat

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    La bibliothèque de la famille Al-Wangari, l'un des trois établissements conservant des manuscrits anciens réhabilité. (Crédit : Minusma)
  • Trois bibliothèques de manuscrits anciens appartenant à des chefs religieux de la ville de Tombouctou, au Mali, viennent d'être réhabilitées et inaugurées deux ans après l'attaque suicide qui les avait dévastées.

    Le 28 septembre 2013, un kamikaze se faisait exploser à l'entrée du camp des FaMa, à Tombouctou (Mali). Plusieurs habitations ainsi que trois bibliothèques familiales, celles des Imams Essayouti, Al-Wangari et Bularaf, réputées pour leurs 15 000 manuscrits dont les plus anciens datent du 11ème siècle, ont été profondément endommagées dans l'attaque. Après un an de travaux, ces trois bibliothèques ont enfin été réhabilitées et de nouvelles salles confiées au familles pour la conservation des manuscrits. Ce projet à impact rapide (en anglais QIP) vient d'être inauguré le 26 novembre dernier.

    "Garder ces patrimoines tels qu'à l'origine"

    20 millions de Francs CFA, financés en partenariat par la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), par l'Unesco et par la Mission Culturelle de Tombouctou, ont été nécessaires pour la restauration des bâtiments. Les travaux de rénovation ont porté notamment sur la réparation de murs détruits ou fragilisés par des fissures, par la restauration et l'étanchéité de toitures ou par l'installation de nouvelles fenêtres et portes, soufflées par l'explosion.

    "L’ensemble des travaux de réhabilitation ont été exécutés dans le respect des techniques traditionnelles de maçonnerie tombouctienne avec des matériaux locaux, en vue de garder ces patrimoines tels qu’à l’origine" a expliqué Sébastien Diallo, spécialisé en architecture de terre, mandaté par l’Unesco et la mission culturelle de Tombouctou pour la supervision technique des travaux.

    La Minusma précise que la tradition locale, qui attribue un maçon à chaque famille de la cité pour tout travail dans leur maison ainsi que pour la construction de la tombe familiale a bien été respectée, puisque chaque famille responsable des bibliothèques a pu désigner son propre maçon et son électricien pour réaliser les travaux. 

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