Compétences numériques : la France doit faire mieux

  • rubik_cub.jpg

    100 000 emplois devraient être créés d'ici 2020 dans la filière numérique (PixaBay)
  • Face aux risques "d'illectronisme" qui menace une partie des salariés français, le Conseil d'orientation pour l'emploi préconise une forte montée en compétences numériques.

    C'est à la fois une mauvaise et une bonne nouvelle. Mauvaise nouvelle : la France va devoir faire face à "une pénurie croissante de compétences expertes dans les nouvelles technologies, évaluée à 80 000 emplois d’ici 2020 pour les seules technologies de l’information et de l’électronique". Bonne nouvelle : cela devrait stimuler la filière numérique française et créer des emplois dans les années à venir.

    Dans un rapport consacré à la transformation numérique de l'économie, le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) confirme ce que l'on savait déjà : les entreprises peinent parfois à recruter des candidats dotés des compétences les plus pointues. C'est vrai en France avec une estimation de 80 000 emplois vacants dans la seule filière numérique c'est-à-dire sans compter les autres secteurs de l'économie. Mais la situation est encore plus préoccupante en Allemagne (150 000 emplois vacants) et au Royaume-Uni (161 000 emplois vacants).

    Dans le même temps, le COE se montre optimiste avec une projection de 100 000 emplois créés en France sur la période 2012-2020. "Cette demande concernerait en majorité des profils qualifiés" estime le COE. 

    Exploitation des données

    Trois spécialités sont plébiscitées par les entreprises : l'exploitation des données, la programmation et la conception de logiciels. 

    Plus largement, de nombreux métiers vont être impactés par la transformation numérique de l'économie. Selon le Conseil d'orientation pour l'emploi, "une part significative de la population active devra rapidement acquérir ou faire progresser ses compétences numériques générales, cognitives, sociales et situationnelles". 

    Une classe frappée "d'illectronisme"

    Car les compétences numériques sont très inégalement réparties entre les actifs et créent de fait une classe frappée "d'illectronisme". 8 % ne disposent d'aucune qualification numérique, 27 % ont un niveau faible, tandis que 33 % peuvent se prévaloir d'un niveau de base et 29 % d'un niveau supérieur. Sans surprise, les plus jeunes affichent un niveau de compétences plus élevés que les plus âgés.

    Pour le COE, la montée en compétence est donc un objectif prioritaire car au-delà des salariés évoluant dans la filière numérique "de plus en plus de métiers connaissent une hybridation de leur contenu". Cette mise à niveau passe également par un ensemble de compétences transversales : numériques, cognitives (littératie, numératie, résolution de problèmes), sociales (travail en équipe, collaboration) et situationnelles (capacité d’adaptation, d’apprendre à apprendre).

     

    Sur le même thème : économie numérique, 940 000 emplois en France

     

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.