Impossible pour le salon Documation i-expo 2023 d'aborder le domaine de la veille sans parler de ChatGPT. Depuis plusieurs mois déjà, les veilleurs testent cet agent conversationnel notamment Christophe Deschamps qui a livré une analyse très documentée sur son impact : "ChatGPT s'avère utile à chaque étape du processus de veille. Il est particulièrement performant pour construire un champ lexical à partir d'un thème donné et peut même livrer un premier niveau d'analyse même s'il ne faut pas s'en contenter. Les veilleurs ont tout intérêt à le tester car il va impacter leur métier à tous les niveaux".
Même enthousiasme pour Guillaume Sylvestre, directeur de l'innovation numérique au sein de l'ADIT : "il faut considérer ChatGPT comme un démonstrateur qui donne déjà un premier aperçu de son potentiel. Lorsqu'il sera connecté à des bases de données qualifiées, ChatGPT sera d'une puissance très intéressante pour les veilleurs. A ce jour, l'ADIT l'utilise par exemple pour trouver des registres d'entreprises à l'étranger alors que c'est une infirmation assez difficile çà trouver dans certains pays. Mais attention ! Il arrive que ChatGPT invente des sources et il le reconnaît quand on lui pose la question !"
Un outil probabiliste plutôt qu'un outil juste
Les limites de ChatGPT ont également été pointées par David Fayon (responsable de l'écosystème Innovation au sein de La Poste) : "toute personne qui se connecte à ChatGPT contribue à l’entraîner, il convient donc de ne pas lui livrer d'informations confidentielles qui pourraient servir à d'autres utilisateurs. Par ailleurs, il s'agit d'un outil probabiliste plutôt que d'un outil juste. Il peut aussi être politiquement correct sur certains sujets et passer sous silence des signaux faibles."
Professeur des sciences de données à l'Université de Bourgogne, Christophe Cruz estime que "ChatGPT ne génère que du texte et n'est pas capable d'imagination. Il conviendra à l'avenir de combiner plusieurs types d'intelligence artificielle pour améliorer les résultats des agents conversationnels."
Mis à disposition du grand public et déjà considérés comme incontournables, les agents conversationnels sont progressivement pris en mains par la communauté des veilleurs. A eux désormais de développer l'art de poser les bonnes questions.