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Marie Ged : "L'infobésité génère des risques psychosociaux et de burn-out"

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    "10 % des salariés sont exposés à l’hyperconnexion en envoyant des e-mails après 20 heures plus de cinquante soirs par an", explique Marie Ged.(DR)
  • Marie Ged est coprésidente de Mailoop et membre fondateur de l’Observatoire de l’Infobésité et de la collaboration numérique (OICN). Elle revient sur les chiffres de l'infobésité en France, la notion de surcharge informationnelle et nous livre ses recommandations.

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    Quels sont les chiffres de l’infobésité en France en 2023 ?

    La première étude publiée par l’Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique révèle les chiffres suivants :

    • 10 % des salariés sont exposés à l’hyperconnexion en envoyant des e-mails après 20 heures plus de cinquante soirs par an (c’est en moyenne 117 soirées reconnectées par an pour les dirigeants) ;
    • 52 % des e-mails sont répondus en moins d’une heure, traduisant de notre hyperréactivité
    • les salariés gèrent en moyenne 144 e-mails par semaine (331 e-mails pour les dirigeants)
    • c’est entre 10 et 11 heures du matin que les collaborateurs et collaboratrices reçoivent le plus d’e-mails

    Lire aussi : Lutter contre l'infobésité : il y a un Observatoire pour ça

     

    • aux deux extrémités du spectre, 6 % des salariés interagissent avec moins de cinq personnes par semaine et peuvent se sentir isolés, quand 6 % des salariés interagissent avec plus de 100 personnes différentes par semaine et peuvent se sentir hypersollicités
    • l’e-mail est finalement peu adapté à la communication collaborative et générateur de beaucoup de bruit numérique : plus de 30 % de e-mails sont dus à l’utilisation de la "copie", 25 % au "répondre à tous", 18 % au "transfert", et 17 % à l’usage conversationnel de l’e-mail (plus de 10 allers-retours).

    Quel est l’impact de cette surcharge informationnelle sur les organisations et les salariés ?

    Les impacts sont multiples et à plusieurs niveaux. Pour les salariés notamment, on note une augmentation du stress et de la charge mentale professionnelle, une plus forte exposition aux risques psychosociaux et au burn-out.

    Pour les organisations, c’est une collaboration numérique qui n’est pas efficiente : une gestion du temps complexe qui nuit au travail en équipe, une perte d’informations dans l’océan de celles échangées quotidiennement, et un impact environnemental numérique qui ne prend pas la bonne trajectoire.

    Lire aussi : Infobésité, désinformation... Un Français sur deux souffre de fatigue informationnelle

    Quelles sont les préconisations de l’OICN pour réduire cette infobésité ?

    Nous aspirons à trois choses : réduire l’infobésité, mieux la vivre et la transformer en opportunité de collaboration numérique saine, efficace et sobre. Pour cela, nous recommandons tout d’abord de faire un diagnostic de l’état de l’infobésité dans l’organisation pour comprendre d’où elle vient, les mécanismes qui l’entretiennent, et son évolution dans le temps.

    Ensuite, d’ouvrir des espaces de dialogue sur le sujet dans toutes les équipes, en commençant par la direction générale.

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