Un film de 1947 avait prédit notre quotidien numérique et la dépendance aux écrans

  • 284 Actu court-métrage prophétique CJO.jpg

    "Puis on fera des postes de poches, grands comme une lampe électrique", commente la voix-off du court-métrage. (Ina)
  • L'image en 3D, la mobilité ou encore la vidéo à la demande, ce court-métrage avait imaginé notre vie connectée de 2015.

    La réalité rejoint parfois la fiction de façon troublante. Et quand près de 70 ans les séparent, cela a de quoi surprendre ! On ne sera pas étonné de découvrir au générique de Télévision, oeil de demain - tout premier film de télévision qui parle de télévision - qu'il fut écrit par René Barjavel : connu pour ses romans de science-fiction et d'anticipation, l'écrivain né en 1911 s'est plusieurs fois intéressé à la place de l'homme face à la technologie. Réalisé en 1947 par J.K. Raymond-Millet et mis en ligne sur le site de l'Institut National de l'Audiovisuel (Ina), ce court-métrage fantasme avec loufoquerie sur les utilisations futures de la télévision. Pourtant, force est de constater que ces prédictions sont très proches de notre quotidien d'aujourd'hui. Un quotidien où les écrans (télévision, ordinateur, smartphone, tablette...) sont omniprésents et sur lesquels nos regards sont sans cesse braqués.

    "Plus besoin d'acheter un journal"

    "Puis on fera des postes de poches, grands comme une lampe électrique. Plus besoin d’acheter un journal, on se branchera sur l’émission d’information, ou sur l’éditorial politique, ou sur la chronique de mode, ou sur le compte-rendu sportif, voire même sur un problème de mots croisés", commente une voix-off, certes surannée, mais tellement prophétique. Ce court-métrage dresse un tableau presque complet des promesses et des limites du petit écran, allant de la mobilité ("regarder l'écran de son voisin dans le métro") au "quatrième pouvoir" (rapports entre politique et médias) en passant par l'image 3D, la vidéo à la demande et même les risques de dépendance... Un court-métrage saisissant d'anticipation et de réalisme.

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.