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Réseaux sociaux, mails, SMS : le numérique a fait de nous des mythomanes compulsifs

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    "Il est normal de vouloir se montrer sous son meilleur jour. Si vous postez une photo où vous n’êtes pas à votre avantage, que vous ajoutez que vous êtes vieux, bête et pauvre, vous n’allez pas séduire grand monde" Claudine Biland. (Pixabay/Relexahotels)
  • Nous mentons tous depuis bien longtemps, mais avons juste trouvé de nouveaux moyens (technologiques) de le faire.

    "Je suis dans les embouteillages, j'arrive dans 10 minutes !" Ou alors "Je te jure que je n'avais pas vu ton mail, il était arrivé dans mes spams !"... Combien de fois avez-vous utilisé ce type d'excuse pour justifier un retard anticipé d'une demi-heure ou un oubli de réponse ?

    Et il serait difficile de vous jeter la pierre, tellement ces petits arrangements avec la vérité peuvent être tentants lorsqu'on est tranquillement caché derrière son smartphone ou son ordinateur.

    Mais à l'échelle des milliers de textos stockés dans notre téléphone, le chiffre peut impressionner, puisqu'un SMS sur dix contiendrait un mensonge, selon le professeur en communication numérique Jeff Hancock, relayé par NeonMag. De quoi se poser pas mal de questions...

    "Une prise de risque dérisoire"

    "Plus la technologie qu’on utilise pour communiquer est anonyme, plus on va avoir tendance à être moralement laxiste", explique Jeff Hancock.

    Et les réseaux sociaux le prouvent, véritables terrains de jeu des menteurs numériques : "liker" la nouvelle coupe de cheveux d'une amie tout en se jurant de ne jamais fréquenter son coiffeur... commenter d'un "Tellement beau !" la photo de votre neveu qui est pourtant la preuve irréfutable que non, tous les bébés ne sont pas forcément beaux... Ou encore partager un article estampillé d'un "Très intéressant !" sans l'avoir lu uniquement pour contrebalancer ses retweets du Gorafi et tenter d'alimenter son compte Twitter en sujets sérieux... 

    "Ce sont des mensonges sans gravité, avec une prise de risques dérisoire, explique la psychologue Claudine Biland, auteure de Psychologie du menteur ; le but est toujours le même : maintenir une certaine paix sociale tout en gagnant quelque chose".

    Mincir virtuellement de 2,2 kilos

    Les sites de rencontre détiennent en revanche la palme des petits mensonges entre (futurs?) amis, à raison (en moyenne) de 2,2 kilos de moins et 2,4 centimètres de plus que la réalité. Sachez d'ailleurs que vous pouvez essayer de débusquer les menteurs avant même la première rencontre (qui ne trompera pas, elle !). En effet, d'après Jeff Hancock, les menteurs seraient ceux qui emploient rarement les mots "je" et "me" dans leurs messages et qui détaillent peu les rubriques du type "A propos de moi".

    "Tout le monde sait que tout le monde ment"

    Rassurez-vous tout de même ! 18 % seulement de nos petits et grands mensonges sont dévoilés au grand jour. Car si nous sommes bons pour raconter des histoires, nous serions plutôt mauvais pour les repérer. C'est ce qu'estime Claudine Biland, ajoutant que les autres passent généralement inaperçus ou sont devinés mais pas fouillés.

    "On choisit souvent de ne pas approfondir quand les mensonges servent à mettre de l’huile dans les rouages, poursuit-elle ; quoi qu’il en soit, tout le monde sait que tout le monde ment".

    Et s'il vous prend l'envie de chercher à démasquer quelques menteurs digitaux : sachez qu'ils mettent en moyenne 10 % de temps en plus à répondre à un SMS (le temps de vous concocter un bon gros mensonge...).

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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