L'intelligence artificielle dans les services publics, un premier (et incomplet) retour d'expérience

  • ia_service_public.jpg

    intelligence-artificielle-services-publics-premier-retour-experience
    Moins de 0,2% des données d’entraînement des modèles d’intelligence artificielle sont françaises (Pexels / Pixabay)
  • Depuis deux mois, environ un millier d'agents recourent à l’IA pour apporter des réponses aux avis et aux commentaires des usagers. L'Etat travaille également au développement d'une IA générative souveraine baptisée Albert.

    Au mois d'octobre dernier, Stanislas Guérini lançait la première expérimentation d’usage d’une intelligence artificielle générative dans les services publics. Après deux mois de tests menés par des agents volontaires, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques en a dévoilé les premiers résultats : "l’outil s’est installé dans le quotidien des services publics, les agents le jugent utile et les usagers s’en disent satisfaits."

    Selon le ministère  de la Transformation et de la Fonction publiques, une réponse sur deux est facilitée par l’IA et le temps de réponse moyen est passé de 7 jours à 3 jours. 70% des agents déclarent avoir un ressenti positif de l’utilisation de l’outil et 74% des usagers se disent satisfait de la réponse apportée. Ce premier retour d'expérience est en revanche incomplet car il ne donne pas le détail des réponses générées par l'IA : s'agit-il de donner les horaires d'ouverture d'un centre des impôts ? Ou bien d'apporter une réponse pertinente à une question précise posée par un usager ?

    Moins de 0,2% des données d’entraînement des modèles d’intelligence artificielle sont françaises

    De toute évidence, le déploiement de l'IA dans les services publics n'en est qu'à ses balbutiements. La Dinum (Direction interministérielle du numérique) travaille au développement d'un outil d’IA générative, souverain, libre, ouvert et baptisé Albert. Objectif : apporter des réponses personnalisées en assurant "la transparence des sources". Albert sera déployé dans le réseau France services, auprès de conseillers France services volontaires.

    De son côté, le ministre délégué en charge du Numérique Jean-Noël Barrot a annoncé l'expérimentation "d’un hub de données francophones, nommé Villers-Cotterêt, destiné à augmenter la présence du français dans les modèles IA" (sic). A ce jour, moins de 0,2% des données d’entraînement des modèles d’intelligence artificielle sont françaises. Une première version beta du projet est prévue dans 6 mois.

     

     

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.