Alors qu'ils étaient habitués à des taux de croissance particulièrement élevés depuis plusieurs années, les acteurs de numérique accusent le coup. Selon l'Observatoire semestriel de conjoncture de Numeum, la situation économique en cours se révèle défavorable pour la filière numérique française.
Le syndicat des entreprises du numérique en France prévoit une croissance limitée du marché à 1,8 % en 2025 contre 4,1 % fin 2024. Cette prévision concerne les ESN, le conseil en technologies, ainsi que les éditeurs et plateformes cloud. Dans les cas spécifiques des ESN et du conseil en technologies, Numeum anticipe pour la première fois des baisses respectives de 2,1 % et 2,5 %. Pour 32 % des répondants, le taux d'occupation des équipes est revu à la baisse.
Une situation qui s'explique par la baisse de la demande en services numériques de la part de l'industrie manufacturière, de la banque et du commerce qui, comme l'ensemble de l'économie semble naviguer à vue.
Le numérique ne représente que 5,5 % du PIB contre 10 % aux Etats-Unis
Sur un marché devenu atone, la filière numérique préfère jouer la prudence en matière de recrutement, en particulier pour les jeunes diplômés et alternants. 36 % des entreprises répondantes anticipent une diminution des recrutements dans cette catégorie en 2025. Le niveau d’emploi est ainsi revenu à celui de 2022 avec environ 666 000 postes.
Au milieu de ce climat dégradé, les éditeurs et plateformes cloud sont les seuls à sortir la tête de l'eau avec une croissance de 8,2 % mais "ils bénéficient surtout de la
dynamique « move to cloud » (IaaS et PaaS,) et de la hausse des tarifs, ces deux facteurs représentant 3 points des 8,2 %" constate Numeum ; "cette progression repose sur peu de nouveaux projets d’investissement, ce qui freine les activités d’intégration et de déploiement des ESN et du conseil en technologies."
Au-delà de la tendance baissière actuelle, Numeum rappelle un constat : en France, le numérique ne représente que 5,5 % du PIB contre 10 % aux États-Unis. Résultat : notre pays se classe au 22ème rang européen en matière d’utilisation du numérique dans les entreprises.