Progressivement mis en ligne au cours de l'année 2014, ce fonds d'archives est d'ores et déjà disponible à 90 % sur la plateforme.
10 millions de personnes, militaires ou civiles, ont été fait prisonnières au cours de la Première Guerre mondiale. Les informations les concernant ont été collectées, analysées et classées tout au long du conflit par l'Agence Internationale des prisonniers de guerre (AIPG). Ce fonds d'archives contenant 5 millions de fiches de prisonniers et 500 000 pages de registres, classé au registre de la Mémoire du Monde de l'Unesco, a été entièrement numérisé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et mis en ligne ce lundi 4 août afin d'être accessible au grand public.
Mistinguet et Maurice Chevalier
C'est grâce à ces fiches et listes établies par l'AIPG que les familles et les proches des prisonniers pouvaient retrouver la trace des soldats dont ils étaient sans nouvelle. "Les prisonniers de guerre étaient gardés précieusement, comme des butins de guerre. De là, la nécessité d'être très précis par rapport à la documentation sur ces prisonniers" a expliqué David Marquet, le responsable de la mise en ligne de ces archives à France Inter. Soldat infirmer célèbre, Maurice Chevalier fut blessé au combat au début du conflit. C'est grâce à la recherche demandée par sa maîtresse Mistinguet que la Croix Rouge pu le localiser, finalement rétabli mais prisonnier. Les deux amants ont ainsi pu correspondre jusqu'à sa libération.
Carte interactive
Plus besoin de se déplacer à Genève, où se trouve le siège du CICR pour consulter les six millions de fiches individuelles et autres documents conservés par les archives de l'agence internationale. Il est désormais possible d'effectuer des recherche en ligne sur les prisonniers par nationalité (française, belge, britannique, américaine, russe, austro-hongroise, turque, roumaine, etc) ou nom de famille parmi les fichiers d'index et les 6 millions de cartes postales numérisées, témoins de leurs conditions de détention. Une carte interactive des 524 camps de détention, disséminés en Europe, en Afrique du Nord dans les colonies françaises, en Inde et même au Japon, est également disponible