Pour ou contre l’ouverture des bibliothèques le soir et le dimanche ? 4600 signataires pour la pétition mais beaucoup de récalcitrants

Seulement 3 établissements parisiens sur 69 sont ouverts le dimanche. StéphaneW/COM3F

 

La pétition Ouvrir + les bibliothèques, lancée par BSF la semaine dernière, a déjà recueilli plus de 4 600 signatures. Du côté des professionnels, la crispation est vive : se sentant montrés du doigt, certains dénoncent aujourd’hui le manque de moyens alloués à leurs établissements. Archimag leur donne l’occasion de réagir et d’enrichir ce débat.

Bibliothèques sans Frontières (BSF) lançait jeudi dernier une pétition réclamant l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques (lire l’article d’Archimag du 9 janvier dernier).

Dans un nouveau communiqué, l’association s’est félicitée hier d’avoir déjà récolté plus de 4 000 signatures, avec parmi elles celles des membres de l’Académie Goncourt Pierre Assouline, Bernard Pivot ou encore Dany Laferrière, et d’autres personnalités.

Surtout, elle affirme avoir reçu, dès le premier jour, le soutien de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, tout comme celui de l’Association des Bibliothécaires de France (ABF). A en croire BSF, il ne s’agirait plus maintenant que d’un peu de bonne volonté.

Ouvrons mieux les bibliothèques

Sur internet et dans la presse, la réalité est tout autre. Certains professionnels ont répondu à la pétition de BSF par le lancement d’un appel à signatures symptomatique de la réalité du quotidien ressenti par les bibliothécaires, qui voient les budgets alloués aux établissements de prêt se réduire d’année en année : dans leur pétition Ouvrons mieux les bibliothèques, ils réclament en effet que des moyens soient donnés aux établissement afin qu’ils puissent, au moins, fonctionner normalement… en semaine.

Car d’après eux, si les plages horaires d’ouverture des bibliothèques sont progressivement réduites, c’est à leur corps défendant.

Témoignages

Ouvert, et comme toujours douloureux, ce débat touche à l’image du bibliothécaire qui, comme la plupart des fonctionnaires, passerait soit disant ses journées à attendre la "quille" de 17 heures…

Mais comment faire pour ouvrir un établissement le dimanche quand il n’a même pas les moyens d’ouvrir raisonnablement en semaine, comme c’est le cas de certaines bibliothèques aux moyens modestes ?

Ce débat mérite donc que vous l’enrichissiez par des témoignages de terrain illustrant la réalité de votre métier.
La parole est à vous : cliquez-ci pour nous donner votre avis.


Bonjour,
Je travaille en BU depuis 15 ans, et ce que dis BSF est erroné. L'ouverture des BU ne sont pas toutes les mêmes, je vous propose de vous rendre sur les sites de SCD afin d'en connaitre les horaires exacts. Souvent les BU ferment à Noel et aux vacances d'été, en gros 5 semaines dans l'année. Pour ce qui est de la coordination des BM et des BU, leurs rôles ne sont pas du tout les mêmes, qu'ils se renseignent.
Les BU n'ouvrent pas entre 30 et 40h par semaine, déjà si je prends l'amplitude horaire qu'ils annoncent j'arrive à une 50 d'heures. En France les BU ouvrent entre 60 et 80h par semaine et d'avantage pour les grandes BM. Quand aux Etats-Unis les BU sont souvent gérées par des étudiants. Ici, depuis l'autonomie des universités, certaines ont leurs comptes dans le rouge, certaines n'arrive même plus à acheter de livres, un fonctionnaire sur 2 n'est pas remplacé. Et le personnel à une vie de famille et des loisirs. Au sujet des signataires, je doute que la moitié fréquente les bibliothèques. Des solutions existent, mais pour cela il faut rencontrer l'ensemble des personnels.

Richarb


 

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La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.