Et si votre bibliothécaire devenait vendeur de livres ?

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    Avec une fréquentation quotidienne d'environ 80 000 personnes, les bibliothèques catalanes ont reçu 25,3 millions de visiteurs en 2013. (Fotopedia)
  • Une opération pilote, soulevant de nombreuses questions, destinée à "forger un pays de lecteurs".

    L'objectif de ce projet inédit est d'encourager toujours plus la population à la lecture. Et ce en profitant du rôle de prescripteur du bibliothécaire. Dès l'automne prochain, une quinzaine de bibliothèques publiques catalanes, dans le nord de l'Espagne, commercialiseront des livres numériques et papiers à l'intérieur même des établissements. C'est l'accord qu'ont signé fin mai le ministre régional de la Culture Ferran Mascarell et le président de la Gremio de Libreros de Cataluña, Antoni Daura. 

    Bibliothécaires et libraires, main dans la main

    Cet accord implique la participation de plusieurs librairies de Catalogne, dont chacune sera liées à une bibliothèque publique et responsable de la fourniture et de la vente de livres. Un ordinateur dédié à l'achat en direct d'ebooks, avec une carte de crédit, sera implanté dans les établissements de prêt concernés, ainsi que des espaces de ventes gérés par la librairie et dédiés aux livres imprimés. A terme, près de 360 bibliothèques et 400 librairies travailleront  de concert afin de poursuivre ce projet pilote et contribuer à toucher toujours plus de lecteurs.

    Quand le bibliothécaire devient vendeur

    Cette initiative soulève tout de même plusieurs questions, notamment sur le prix des livres achetés par la bibliothèque, liée à une seule librairie : sera-t-elle obligée d'acheter au prix fort un livre, proposé moins cher par une librairie concurrente ? Si une librairie décide de ne pas proposer un titre, la bibliothèque sera-t-elle obligée de se passer également de cet ouvrage ? Et qu'en est-il du rôle de médiateur du bibliothécaire ? Se déplacera-t-il insidieusement vers celui de vendeur ? Des interrogations que les professionnels catalans ne doivent pas manquer de se poser : et vous, qu'en pensez-vous ?

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    Commentaires (1)

    • Portrait de sandramereu

      Une initiative originale ! Certes, peut-être inhabituelle car en dehors des sentiers battus ! Mais après tout, il faut savoir bousculer parfois pour sensibiliser. D'autant plus que libraires et bibliothécaires pourront, de cette manière, construire une offre documentaire plus vaste, élargie, complémentaire. Quant aux modalités administratives, une formalité ! Plusieurs solutions et négociations sont possibles. Il suffit de s'y pencher sérieusement. L'essentiel, c'est d'aller à l'essentiel : développer la lecture publique !

      juin 13, 2014
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    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.

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