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Les toutes dernières mises à jour des formations aux métiers d'archiviste, de bibliothécaire et de documentaliste

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    En bibliothèques, la tendance est aujourd’hui à une diminution de l’activité liée à la gestion des collections au profit de l’interaction avec le public. (billerickson via Visual hunt / CC BY-NC)
  • Initiales ou continues, les formations aux métiers d'archiviste, de bibliothécaire et de documentaliste s'efforcent de s'adapter aux mutations technologiques ainsi qu'aux besoins des organisations et des professionnels de terrain. Voici les nouveautés de cette année, qui ont synchronisé les étudiants avec les réalités de leur profession.

    formation-BarrosLes archives sous toutes leurs formes

    L'École des chartes a innové cette année avec un nouveau doctorat sur travaux pour les conservateurs du patrimoine et de bibliothèques. D’une durée d’un an, il leur permet désormais de formaliser et approfondir les recherches menées dans le cadre de leurs fonctions. Par ailleurs, les propositions pédagogiques en formation continue sont organisées cette année en trois parcours : « aux sources de l'histoire », « gérer, transmettre et conserver les documents » et « histoire et numérique ». L'école annonce également avoir exporté certaines de ses formations sur mesure, qui se déroulent habituellement à Paris, dans d'autres régions. Enfin, certaines matières (par exemple, la paléographie), sont depuis cette année proposées sous forme d'enseignements individualisés, en présentiel et ou à distance. 

    De son côté, le master Mecadoc spécialité archivistique, proposé par l'université de Haute-Alsace, s'est lancé l'an dernier dans un projet de réadaptation des enseignements aux enjeux actuels des métiers des archives. Si des modifications importantes avaient été réalisées en 2015 pour accroître l'effort de formation autour des nouvelles technologies, elles sont complétées cette année par trois nouveaux modules, en formations initiale et continue : droit de l'image, gestion de projet culturel et traitement des archives iconographiques. « Le droit à l'image permettra de compléter sous un angle juridique les cours de numérisation, explique Camille Desenclos, la responsable du master ; la gestion de projet culturel s'insère dans les besoins managériaux croissants des institutions et le traitement des archives iconographiques permet de compléter le panorama des archives - écrites, électroniques et audiovisuelles - étudiées au sein du master ».

    Dans le domaine du patrimoine écrit et des arts graphiques, les formations continues développées par l’Institut national du patrimoine proposent de fournir en 2016 et 2017 des outils spécifiques destinés à faciliter le travail des professionnels responsables de fonds d’archives ou gestionnaires de collections d’arts graphiques dans l’identification, la conservation et la diffusion de ces fonds ou collections. Selon Marie-Christine Vigutto, chargée de la communication de l'Inp, « l’accent est mis autant que possible sur les matériaux à l’œuvre, les différentes techniques, les typologies de dégradations et les interventions préventives et curatives, les chantiers de collections, les différents types de conditionnement, de montage et de présentation ». 

    Médiation et management en bibliothèques

    En bibliothèques, la tendance est aujourd'hui à une diminution de l’activité liée à la gestion des collections au profit de l’interaction avec le public. Cette prise de conscience a poussé l'École des bibliothécaires-documentalistes (EBD) à davantage exercer ses élèves à la médiation à l'aide de nombreux travaux de groupe. « Il fallait préparer nos élèves à ce rôle de passeur entre les ressources et le public, explique Florence Gicquel, directrice des études de l'EBD ; ils seront ainsi capables d’animer une formation courte, de réaliser des tutoriels, de créer et animer un blog, ou de valoriser la bibliothèque à travers les réseaux sociaux et les expositions ». C'est dans ce même esprit que l'EBD a décidé, pour ses formations continues, de mettre en place des enseignements sur l'organisation et l'animation de formation tout en augmentant la part de l'oral dans les modalités d'évaluation. Par ailleurs, un cours sur la préservation et la conservation des collections physiques, notamment patrimoniales, fait partie des nouveautés de l'offre de formations continues de l'EBD.

    De son côté, l'Enssib et ses partenaires de l'université de Lyon ont annoncé avoir entièrement rénové leur offre de masters en sciences de l'information et des bibliothèques (4 parcours) et en cultures de l'écrit et de l'image (un parcours), afin, selon elle, « de mieux prendre en compte les attentes des étudiants et des futurs employeurs », tout en créant un nouveau master en humanités numériques. Par ailleurs, l'école prépare également une cinquième refonte du diplôme de conservateur des bibliothèques pour la rentrée 2018, destinée à mieux « préparer les futurs conservateurs aux responsabilités managériales et aux fonctions d'encadrement supérieur inhérentes à la haute fonction publique ». Cela se traduira par un accompagnement personnalisé (tutorat, mentorat), un enseignement renforcé en management et une multiplicité de mises en situation (stages, gestion de projet). La formation dispensée à compter de janvier 2017 prendra d’ores et déjà en compte certaines de ces évolutions.

    De documentaliste à manager de l’information

    Du côté des documentalistes, on est aussi en pleine transformation numérique. Le premier effet de cette évolution est justement la disparition progressive de l’appellation « documentaliste » au profit de titres plus modernes, comme « manager de l’information » ou « gestionnaire de l’information ». L’EBD s’est aussitôt mise à la page avec des formations débouchant sur des métiers de records manager, de knowledge manager, de chief digital officer, de consultant ou encore de document controller. « Le document control a été introduit par le biais de retours d’expérience », précise Florence Gicquel, directrice des Études de l'EBD.

    Les modules de formation accordent aujourd'hui une importance croissante au savoir-être, mais aussi au management d’équipe, à l’organisation et à l’animation de formation, ainsi qu'à la communication. D’ailleurs, d’une manière générale, l’accent est mis sur la maîtrise des TIC et des outils numériques (traitement d’image, maîtrise des flux électroniques d’information, création d’un site web ou d’un portail, etc.), et ce, pour répondre de façon pragmatique à l’évolution des supports de diffusion des produits documentaires et au nécessaire besoin d’informatisation de la fonction documentaire. 

    Le documentaliste tend, en effet, à devenir un webmaster, un community manager, un data scientist, un spécialiste en data mining, un chef de projet, bref, un ingénieux touche-à-tout capable d’utiliser différents outils informatiques, d’être créatif, de mettre en place un système de gestion de l’information, de dialoguer avec la DSI et de dénicher des informations stratégiques facilitant la prise de décision. La transformation numérique des organisations a modifié les processus internes et le métier de documentaliste suit logiquement cette évolution. Tout comme le contenu de sa formation.

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    Et si l’on élargissait notre horizon ? En France, archivistes, bibliothécaires, documentalistes, veilleurs ont des identités souvent bien arrêtées, parfois des racines historiques profondes, mais qu’en est-il au-delà des frontières ? 
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