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Outils de travail : ce que l'IA peut apporter aux bibliothécaires

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    L’IA permet notamment d’aider au catalogage des documents (Crédit : The Yuri Arcurs Collection/Freepik).
  • Depuis plusieurs années, les bibliothécaires expérimentent l’intelligence artificielle dans leurs outils de travail quotidien. Aide à l’indexation et amélioration de la découvrabilité des collections figurent parmi les apports de l’IA, mais le contrôle humain demeure à ce jour indispensable.

    archimag_385_tendances_futur_des_bibliotheques-1_1_page-0001.jpgenlightenedCET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°385

    Sommaire : 

    - Dossier : Bibliothèques : les tendances qui pourraient transformer leur futur
    - Ce que l’IA peut apporter aux bibliothécaires
    - La médiation en mode IA, mais sous conditions
    - Lutte contre la désinformation : les bibliothécaires à l’avant-poste
    - Les bibliothèques au temps des compressions budgétaires
    S’engager pour un avenir écologique
    Inclusion et accessibilité en bibliothèque : vers une démarche active
    Bibliothèques et tiers-lieux : un futur en commun

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    Impossible pour les bibliothèques de passer à côté de l’intelligence artificielle. Surtout lorsque les volumes documentaires se comptent par dizaines de millions, comme c’est le cas à la Bibliothèque nationale de France (BnF). L’institution héberge en effet plus de 40 millions de documents physiques qui présentent la particularité d’être de multiples natures : livres, manuscrits, cartes, partitions, objets, documents sonores et jeux vidéo… Mais aussi 10 millions de documents numérisés et accessibles dans Gallica, 15 millions de notices dans le catalogue général, 40 milliards d’URL collectées dans les archives d’internet. "Face à une telle volumétrie, l’IA ouvre aux bibliothécaires, comme aux publics, de nouvelles voies vers l’intelligibilité des collections", souligne la BnF. C’est le cas, par exemple, du projet industriel Gallica Images qui a pour objectif d’améliorer l’accessibilité des fonds iconographiques de la bibliothèque numérique Gallica. L’IA est utilisée pour industrialiser à grande échelle une technologie de segmentation des images (repérage à l’intérieur des livres, journaux et revues) et de caractérisation (format, couleurs, typologie, etc.)

    Lire aussi : Gilles Pécout : "l’intelligence artificielle a bien entendu sa place à la BnF"

    Catalogage et identification

    La BnF est également impliquée dans le projet ArGiMi et met à disposition un corpus textuel de documents du domaine public pour alimenter un modèle de langage développé par Mistral AI. "Celui-ci sera ensuite affiné pour des usages spécifiques, tels que la correction de textes transcrits par OCR dans Gallica et le traitement d’informations structurées".

    Dans un entretien qu’il a récemment accordé à Archimag, le président de la BnF Gilles Pécout rappelait à quel point l’IA était devenue incontournable pour l’institution : "l’intelligence artificielle a bien entendu sa place à la BnF et elle est au cœur d’un certain nombre d’orientations pionnières depuis quelques années déjà. Elle a d’abord sa place au cœur du métier de bibliothécaire, en particulier pour aider au travail de catalogage et d’identification (…) L’IA a également sa place à la BnF pour améliorer le rapport du lecteur avec les documents que nous conservons, notamment pour faciliter la recherche via la découvrabilité".

    Lire aussi : IA et bibliothèques : les cas d’usage

    Rameau dopé à l’IA : satisfaisant, mais…

    Incontournable outil des bibliothécaires, le célèbre Rameau (Répertoire d’autorité matière encyclopédique et alphabétique unifié) fait lui aussi l’objet d’une expérimentation IA. Ce répertoire, qui permet d’indexer les collections des bibliothèques publiques, a été testé par l’Abes (Agence bibliographique de l’enseignement supérieur) pour évaluer l’apport de l’IA sur ses performances. "Les évaluations menées nous ont permis de conclure que l’indexation Rameau par une IA est aujourd’hui réalisable en garantissant un niveau de qualité suffisant et un temps de traitement satisfaisant", explique l’Abes.

    Pour autant, il convient de s’accorder sur la notion de "qualité suffisante". L’Abes est donc revenue à la charge pour pousser plus loin les tests, notamment afin d’évaluer la qualité ressentie du service de suggestion d’indexations et celle de l’intégration de ce service dans l’outil de travail quotidien. Autre critère pris en considération, la qualité des concepts remontés par l’IA : "en l’état, cette liste de concepts s’avère donc être une très bonne aide à la décision pour l’indexeur, mais encore insuffisante pour une indexation automatique, sans contrôle humain".

    Si l’IA éveille la curiosité des bibliothécaires, elle les interroge également sur leurs compétences face à la vague IA. Contacté par Archimag, un bibliothécaire membre de la Commission numérique de l’ABF se pose une question existentielle : "à ce jour, aucun des aspects de mon travail ne pourrait être bien fait par l’IA. Mais est-ce que ce sera encore le cas demain ?".

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