CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°385
Sommaire :
- Dossier : Bibliothèques : les tendances qui pourraient transformer leur futur
- Ce que l’IA peut apporter aux bibliothécaires
- La médiation en mode IA, mais sous conditions
- Lutte contre la désinformation : les bibliothécaires à l’avant-poste
- Les bibliothèques au temps des compressions budgétaires
- S’engager pour un avenir écologique
- Inclusion et accessibilité en bibliothèque : vers une démarche active
- Bibliothèques et tiers-lieux : un futur en commun
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Cela fait plus d’un an que la Med’IAthèque de Chartres, en Eure-et-Loir, propose à ses usagers un atelier numérique mensuel baptisé "Les samedis de l’innovation". Au menu : l’art de bien prompter, la création d’applications à l’aide de l’intelligence artificielle, la lutte contre la désinformation grâce à l’IA… La ville y a mis les moyens en dotant l’établissement de plusieurs outils payants : ChatGPT + (une version avancée de ChatGPT qui offre des capacités de conversation améliorées), DALL-E (un outil de création d’images à partir de descriptions textuelles), MidJourney Alpha (une plateforme pour la création d’images génératives) et HeyGen, une IA spécialisée dans la génération de vidéos.
Si la ville de Chartres n’est pas la seule à proposer des ateliers dédiés à l’IA, elle fait cependant figure de précurseure. Avec le succès phénoménal des IA génératives, les bibliothèques n’ont eu d’autre choix que se positionner sur ce nouveau terrain de jeu : "les bibliothèques proposaient déjà ce genre d’accompagnement avant l’IA générative, mais celle-ci peut nous aider à aller plus loin", souligne la Commission numérique de l’Association des bibliothécaires de France (ABF), qui souhaite cependant privilégier une autre approche : "nous pourrions également mettre en avant des IA qui ne sont pas des services commerciaux de type Freemium, car ces services sont limitants sur le long terme. Il serait intéressant de regarder ce qui se passe du côté de l’open source."
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Une IA pas encore totalement démocratisée
Car si les ateliers dédiés à l’IA se développent, l’ABF entend poser les questions du droit d’auteur et de la divulgation des données qui servent à l’entraînement des algorithmes : "nous sommes dans une période transitoire où l’IA n’est pas encore totalement démocratisée. Les bibliothécaires doivent bien comprendre ce qui se passe pour se positionner sur leurs actions de médiation". C’est ainsi que la Direction de la lecture publique Savoie et Haute-Savoie Biblio a intégré Gemini à Copilot via la suite Office dans ses pratiques professionnelles, mais de façon sécurisée, ce qui lui permet de protéger les données personnelles de la collectivité.
La médiation pour armer les plus jeunes face à l’IA
Autre initiative, la médiathèque Marguerite Duras, à Paris, a proposé à ses usagers les plus jeunes pas moins de six opérations en lien avec l’IA pour le seul mois d’avril 2025. Baptisée "En quête d’info", cette opération est menée avec l’association LABOmatique qui invite le jeune public à réfléchir autour de plusieurs thématiques, comme l’intelligence artificielle et la désinformation. "Tout un programme pour mieux armer les plus jeunes face aux dangers des réseaux sociaux", précise l’association.
À partir de 14 ans, les adolescents peuvent participer à un atelier d’IA générative sur les liens entre compétences informationnelles et intelligence artificielle. À leur disposition, une série d’outils en ligne (Hailuo, Google Lens, DALL-E, ChatGPT) pour créer un scénario de film et l’affiche de sa sortie en salle. Pour la médiathèque, "les résultats produits par l’intelligence artificielle permettent échanges et débats" et interrogent sur les avantages, les inconvénients et les enjeux de l’IA générative.
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Utopie 2050
Le rêve de la commission Numérique de l’ABF : "les SIGB auront probablement disparu sous leur forme actuelle entre 2030 et 2040, car ces logiciels servent à gérer une base de données. Si l’on peut discuter directement avec une base de données, on n’a plus besoin de logiciel. D’ici là, nous aurons travaillé pour développer des outils libres".