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La granularité de l’information en question dans les projets de construction et d'exploitation d'infrastructure

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    Un bâtiment standard agrège entre 50 et 60 000 éléments différents, voire plus pour des projets complexes
  • Elle a beau agréger des milliers d’éléments différents, la maquette numérique (BIM) manque encore de précision. Notamment pour tous les éléments remarquables qui devraient mieux ressortir des plans classiques. Les éditeurs sont les premiers à pousser pour aller vers une granularité de l'information plus grande et passer du document à la donnée.

    Dans les projets de conception d’un bâtiment, le travail de l’équipe de dessinateurs est très important. Cependant, dessiner un ascenseur ou un escalator n’a rien à voir avec l’élaboration des plans d’un bâtiment ou d’une structure. Pour cela, ils font donc appel à des fournisseurs extérieurs, intègrent ces différents éléments, dits “remarquables”, dans la maquette numérique BIM et émettent des réserves. Le LOD (Level of detail) reste cependant basique et le plan ne mentionne finalement que l’emprise du volume de ces éléments remarquables. Ce qui aboutit à une maquette relativement grossière.

    Eléments remarquables & BIM

    Sauf que tous ces éléments remarquables fournis par des entreprises externes (ascenseurs, escalator, armoires électriques, etc.) ont une vie propre et sont régis par certaines exigences fonctionnelles (comme la vitesse de déplacement d’un ascenseur, le niveau d’équipement, l’accessibilité, etc.) avec, en prime, des liens vers d’autres éléments d’installation et de maintenance. Le BIM Manager associe donc dans le BIM le volume et les exigences de ces éléments remarquables et se met en quête d’un fournisseur. C’est ce dernier qui fournit le plan exact de l’ascenseur ou de l’escalator pour l’intégrer directement dans la maquette numérique. Reste ensuite à demander la documentation complète et à gérer les liens entre tous ces documents.

    Centralisation dans le BIM

    Le BIM doit être la plateforme centrale capable d’agréger tout cela et d’établir clairement les liens entre tous ces documents. C’est d’autant plus important qu’un bâtiment standard agrège entre 50 et 60 000 éléments différents, voire plus pour des projets complexes. L’idéal serait bien sûr d’aller chercher l’information là où elle se trouve (à savoir dans les bases de données des fournisseurs), mais pour l’heure le rapatriement manuel de l’information reste de mise. L’important étant d’éviter les doublons et d’être certain d’avoir toujours une documentation et une maquette à jour.

    Une période de transition

    Le problème, c’est que tous ces éléments remarquables ne sont pas extraits de la maquette, mais forment un tout. Il faudrait pourtant en faire des éléments unitaires, à part. Nous sommes cependant dans une période de transition : nous sommes en train de passer d’une maquette mono-bloc à une maquette plus granulaire avec des milliers d’éléments où chaque élément peut vivre de manière indépendante et où, à chaque mise à jour, l’ensemble de la maquette est automatiquement mis à jour.

    L’exemple de l’aéronautique peut servir au BIM

    Le secteur aéronautique est bien plus en avance que celui du bâtiment sur ce point. Les évolutions et les notes correctives concernant certaines pièces sont déjà nombreuses. Cela permet aux équipementiers d’effectuer les vérifications nécessaires, de veiller à la rétrocompatibilité des pièces avec le reste de l’appareil et de maintenir l’avion en conditions opérationnelles avec une documentation technique toujours à jour. Dans l’ingénierie du bâtiment, ce n’est pas encore le cas.

    Une masse d’informations à analyser

    On se contente de prendre certains blocs de la maquette et de décider qu’il s’agit d’éléments remarquables. Mais qui décide que tel ou tel équipement est un élément remarquable ? Il n’y a malheureusement pas de règles prédéterminées. Au moment de la construction, le maître d’œuvre, l’AMOA et le BIM Manager se partagent ce rôle et déterminent ce qu’est un élément remarquable. Mais ils font face à une telle masse d’informations qu’il est rigoureusement impossible de tout ressortir avec précision. Pour l’heure quand on parle d’éléments remarquables, on parle simplement des équipements (hors construction en dur). Autrement dit, des éléments issus fournisseurs extérieurs, et qui impliquent une exploitation. Ils représentent entre 5 et 10% des éléments constitutifs de la maquette numérique. Cela va de la caméra de vidéosurveillance aux standards téléphoniques en passant par les ascenseurs et autres équipements du même type.

    Un processus à parfaire

    Ces éléments devraient donc être extraits de la maquette et vivre de manière indépendante. Si les évolutions de ces éléments ne touchent pas à l’intégrité de la maquette, inutile d’en faire état. Il suffit de les mentionner sur les documents liés à ces éléments remarquables. Reste à savoir qui fait remonter l’information et qui peut modifier la maquette numérique ? Á terme, une fois la question du processus de gestion réglée, il sera possible d’extraire une partie de la maquette, de la transmettre au fournisseur de l’élément remarquable qui fera lui-même sa modification. Puis, elle sera réintégrée, vérifiée et la maquette sera validée.

    Le BIM de demain

    Sous peu, nous ne devrions plus avoir besoin de préciser que tel ou tel équipement est un élément remarquable, puisque tous les éléments pourront évoluer de manière autonome. On pourrait même imaginer qu’à chaque fois qu’il y a une modification dans une maquette numérique, on puisse l’intégrer sans qu’il y ait de processus lourd, comme c’est le cas aujourd’hui. Il s’agit heureusement d’une problématique à propos de laquelle les grands constructeurs et les gestionnaires sont en phase. La situation devrait donc se débloquer sous peu.

    “Environ 50% des fabricants ont l’intention d’investir plus de 100 millions d’euros au cours des deux prochaines années dans des plateformes de gestion du cycle de vie des produits (PLM) et des solutions digitales".

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