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Multicloud : un cloud à la carte, mêlant plusieurs infrastructures

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    "Une couche supplémentaire d’abstraction est en train de se rajouter au-dessus des couches clouds", commente David Chassan (3DS Outscale) au sujet du multicloud. (Freepik/rawpixel.com)
  • Les entreprises, déjà nombreuses à avoir été séduites par le cloud, s'intéressent désormais de plus en plus au cloud hybride et au multicloud. Explications.

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    La virtualisation, après avoir conquis les serveurs et les postes de travail, seraient-elles en train de gagner le cloud, pourtant par essence virtuel ?

    C'est l'impression qui domine lorsque l'on écoute les discours sur l'utilisation conjointe et simultanée de plusieurs clouds. « Il y a une couche supplémentaire d'abstraction, qui est en train de se rajouter au-dessus des couches clouds », confirme David Chassan, directeur de la stratégie chez 3DS Outscale, une filiale de Dassault Systèmes spécialisée dans les services et les solutions d'infrastructures cloud.

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    Cloud hybride et multicloud

    La demande est là, principalement sur le Vieux Continent, où de plus en plus de sociétés cherchent à ne plus placer tous leurs oeufs dans les immenses paniers des « hyperscalers » américains – Amazon Web services (AWS), Azure (Microsoft) et Google Cloud Platform (GCP).

    Le cloud hybride leur offre une solution. Il consiste à marier plusieurs types d'environnement : un cloud public (géré par un fournisseur externe) et un cloud privé (une infrastructure dédiée à une seule en entreprise, et gérée en interne ou par un prestataire).

    Un exemple ? « Une entreprise gère ses services sur un cloud privé (comme TINA On-Premise d'Outscale) et elle utilise parallèlement le cloud public de ce même fournisseur pour prendre en charge les débordements » (lorsque les traitements à accomplir sont très importants), explique David Chassan.

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    Utiliser plusieurs clouds de concert

    Avec le multicloud, une entreprise utilise de concert plusieurs clouds, pour réduire les risques liés à la dépendance à un seul fournisseur ou au stockage des données sur un cloud opéré par un opérateur d'origine américaine (le Cloud Act de 2018, qui autorise les autorités de ce pays à solliciter un accès aux données de leurs clients, incite actuellement nombre de collectivités et entreprises à rapatrier leurs systèmes d'information).

    Opendatasoft, spécialiste hexagonal des solutions de traitement des données ouvertes, a fait le choix du multicloud depuis 2016 : il utilise conjointement AWS et 3DS Outscale, en fonction des usages ou du degré de protection souhaité par les clients.

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    Facilitateurs du multicloud

    Le mouvement a été rendu possible par la création, par les fournisseurs hexagonaux, d'API (interfaces de programmation) compatibles avec celles des « hyperscalers ». « Nos API, assez proches de celles d'AWS, facilitent notamment, sans grands développements, l'automatisation et le pilotage de ressources distribuées sur plusieurs clouds », précise David Chassan.

    L'environnement open source Terraform, conçu pour décrire et gérer de grandes infrastructures virtuelles, « permet en outre aujourd'hui aux éditeurs et services informatiques de déployer beaucoup plus facilement leurs solutions dans des environnements multiclouds », ajoute David Chassan. On parle d'« infrastructure-as-a-code » (ce qui signifie littéralement « infrastructure en tant que code »), par exemple pour intégrer aux applications des commandes qui vont éteindre ou démarrer automatiquement les ressources dont elles ont besoin à chaque instant. L'entreprise ne paie ainsi que pour les ressources réellement utilisées, tout en se réservant la possibilité de faire très vite évoluer la taille de son cloud lorsque les usages s'envolent.

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    Des progrès attendus pour faciliter la bascule d'un cloud à l'autre

    Malgré l'engouement pour le multicloud, des progrès restent attendus pour faciliter la bascule d'un cloud à l'autre, par exemple en cas de défaillance d'une infrastructure. Gare aussi aux coûts de réseau (entrant ou sortant) qui pourront vous être facturés en cas de transfert des applications ou des données vers un autre fournisseur.

    Ces coûts, inclus ou modiques pour de nombreuses plateformes, peuvent être prohibitifs chez les plus grands fournisseurs qui les utilisent dans certains cas comme une arme d'« enfermement propriétaire » (“vendor-locking”).

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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