Inclusion numérique : 40 % des sites web ne sont pas accessibles à tous les publics

  • inclusion-numerique-quarante-pourcent-sites-web-pas-accessibles-tous-publics.jpg

    À quelques mois de l’entrée en vigueur de l’European Accessibility Act, l’inaccessibilité numérique reste la norme, avec 70 % des contenus en ligne toujours inaccessibles aux personnes en situation de handicap (Freepik).
  • D’après le Baromètre de l’Accessibilité Numérique de La Contentsquare Foundation, 40 % des sites web ne prennent aucune mesure significative pour s’adapter aux personnes en situation de handicap et aux seniors, et le secteur privé accuse un retard alarmant face au secteur public.

    12 millions de Français vivent avec un handicap, dont 7 millions souffrent de troubles DYS (dyslexie, dyspraxie, dysphasie). Pourtant, l'accessibilité numérique reste un défi majeur : 40 % des sites web n’adoptent aucune mesure significative vis-à-vis des personnes en situation de handicap et des seniors, et seuls 7 % affichent un engagement fort. C’est ce que révèle le Baromètre de l’Accessibilité Numérique 2024, initié par la Contentsquare Foundation, spécialiste de l’expérience utilisateur en ligne. 

    Si le secteur public se démarque avec 71 % des sites les plus accessibles et un score moyen de 7,8/10, le secteur privé accuse un retard préoccupant, avec des résultats inférieurs de 44 % en moyenne, révélant un manque d’investissement dans l’inclusion numérique.

    Lire aussi : Inclusion numérique : quels rôles jouent les bibliothèques ?

    Le retard français en accessibilité numérique

    Depuis le 1er janvier 2024, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) peut infliger des amendes pouvant atteindre 50 000 euros aux sites web administratifs ne respectant pas l’obligation d’accessibilité prévue par la loi « handicap » de 2005.

    Alors que le 28 juin 2025, l’European Accessibility Act imposera à toutes les organisations proposant des services numériques grand public de respecter des normes d’accessibilité strictes, la France se place en bas du classement avec une note de 6,2/10, derrière l’Allemagne (6,3/10) et le Royaume-Uni (6,5/10). Le cas des États-Unis, en tête des scores (7/10), démontre l’impact d’une pression réglementaire forte avec plus de 4 600 actions en justice sur l’accessibilité numérique en 2023.

    Lire aussi : Le Baromètre du numérique confirme le décrochage d'une partie des Français face à l'e-administration

    L’urgence de la mise en conformité 

    Marion Ranvier, Directrice générale de la Contentsquare Foundation pointe du doigt la responsabilité des organisations : « Ces résultats doivent être un signal d’alarme pour les entreprises. L’accessibilité numérique ne doit plus être perçue comme une contrainte réglementaire mais comme une opportunité stratégique. Un site accessible est un site plus efficace, plus performant et plus inclusif. Pourtant, 70 % des contenus en ligne leur restent inaccessibles. »

    Ce baromètre analyse 100 des sites web les plus visités dans six pays (France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis), couvrant les secteurs des services publics, de la banque, des médias et du e-commerce. L’évaluation repose sur 17 critères des WCAG 2.2, la norme internationale d’accessibilité numérique, comme par exemple l’adaptation de la taille et de l’affichage des boutons de navigation (critère 2.5.8).

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.