CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°387
Au sommaire :
- Cycle de vie de la data : l'affaire de tous !
- Bibliothécaire, documentaliste et data : vers un nouveau métier ?
- La data : un “document” comme un autre pour les veilleurs et les documentalistes ?
- Data librarian, au coeur du cycle de vie des données de la recherche
- Les archivistes se positionnent-ils assez sur le traitement de la donnée ?
- DPO face à la data : un chef d'orchestre qui donne le La
- Entre gouvernance et stratégie data, la DSI en première ligne
Montée en puissance des solutions en SaaS, adoption de nouveaux outils de digitalisation, évolutions des normes de sécurité, utilisation des IA, shadow IT… Les multiples transformations que connaissent les organisations occupent bien les directions des systèmes d’information (DSI). En effet, la DSI joue un rôle crucial tant dans la gestion que dans la stratégie et l’expertise technologique. Document ou data, son objectif est d’orchestrer et sécuriser les flux d’informations pour qu’ils soient utiles et accessibles.
À l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la donnée et son cycle de vie sont au cœur de l’activité. Le service des systèmes d’information concentre plus de 450 personnes, soit 10 % des effectifs de l’institut. "Pour nous, les data sont à la fois un patrimoine et un support de l’activité quotidienne", confirme Jean-Séverin Lair, DSI de l’Insee. "Notre rôle consiste à fournir à nos statisticiens des moyens d’innover, car l’Insee est, par essence, en avance sur les questions de gestion des data. Il est également important pour nous de documenter les données : d’où viennent-elles, comment construire leurs métadonnées, à qui les imputer…".
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Poser le cadre de la gouvernance
Les DSI sont une figure importante de la gouvernance des données. Au sein de l’Association hospitalière de Bourgogne Franche-Comté (AHBFC), Cédric Naudenot, son DSI, est aux manettes d’un grand projet de dématérialisation et de réorganisation des flux d’information. "Au-delà de notre volonté de digitaliser nos processus, nous avons plusieurs problématiques", explique-t-il. "Nous sommes confrontés à des redondances d’informations, avec plusieurs environnements de stockage qui ne font qu’augmenter, des problèmes de versionning, ou encore des enjeux RGPD." 
Accompagnée par Serda Conseil, l’AHBFC a mis en place une série d’ateliers avec les différentes équipes métiers. "L’idée est d’harmoniser les usages et de proposer une gouvernance qui comprendra les bonnes pratiques à observer en matière de cycle de vie des données", poursuit-il. "Tout ce travail nous permettra d’apporter plus d’efficience à nos processus, de rendre la donnée disponible et de nous améliorer en matière de protection des données personnelles".
C’est en suivant des cours du soir au Cnam en 2018 que Cédric Naudenot est devenu ingénieur système. Déjà salarié de l’AHBCF, il a orienté son mémoire sur l’analyse des flux d’informations de l’association. "Avec ma collègue archiviste, nous avons remonté le fil de tous les processus métiers et c’est grâce à ce travail que j’ai évolué".
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Les outils cloud et l’émergence des outils d’intelligence artificielle font bouger les lignes à tous les niveaux. Pour les DSI, ce sont de nouveaux enjeux à intégrer, tout comme la multiplication des points d’accès à la data ou encore les évolutions normatives. La sécurisation des données reste également un défi majeur.
En la matière, l’Insee suit la même approche que l’État, pour lequel la sécurité des systèmes d’information est une priorité stratégique depuis une dizaine d’années. "Sous la coordination du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS) de Bercy, nous avons significativement renforcé nos dispositifs", indique Jean-Séverin Lair.
Le service est monté en expertise, la vigilance s’est accrue, un Centre de cybersécurité a été créé, les sauvegardes hors ligne (les seules réellement efficaces en cas de cybercatastrophe) se sont renforcées et les procédures d’homologation des applications ont été durcies. "Ce n’est donc pas seulement la protection des données qui a été renforcée, mais bien l’ensemble du système d’information, dans une logique de résilience globale".
