Afrique : Les archives françaises dessinent les frontières du continent africain

Carte de l'Afrique de 1846 par J.G. Barbié du Bocage (Basset). Maps.bpl.org

 

Comme d’autres anciennes puissances coloniales en Afrique, la France a remis la semaine dernière à l'Union Africaine des archives destinées à aider à la démarcation précise des frontières du continent africain.

A l’heure actuelle, seuls 30 % des 80 000 km de frontières que compte l’Afrique sont précisément établies.

Afin d’y remédier, la France a officiellement remis à l’Union africaine des copies papier et numérisées d’archives relatives à ces frontières ; et ce dans le cadre d’un plan mis en place en 2007 destiné à déterminer officiellement la délimitation entre les pays d’Afrique.

époque coloniale

Cette démarcation s’effectue sur la base des frontières de l’époque coloniale : en effet, l’organisation panafricaine avait, dès sa création, adopté comme principe que les frontières héritées de la colonisation sont intangibles pour les territoires devenus Etats indépendants.

Les archives françaises sont donc indispensables pour achever ce processus et notamment pour arbitrer d’éventuels conflits entre Etats. La Belgique et le Portugal, en tant qu’anciennes puissances coloniales du continent, ont elles aussi été sollicitées. L’Allemagne, elle, a déjà remis ses archives en juin dernier.

de 1845 à 1956

L’ambassadrice de France à Addis Abeba, Brigitte Collet, a souligné sur RFI la grande précision de ces archives : "Ces documents sont accompagnés des cartes de l’époque. Et quand vous regardez certains de ces traités, ils contiennent des précisions géographiques extrêmement fines. Donc je pense que c’est vraiment une aide très précieuse à ce travail de délimitation".

Les archives remises par la France concernent une vingtaine de pays d’Afrique de l’Ouest, du Nord et de l’Est. Elles correspondent à 45 traités pour une période allant de 1845 à 1956 et pourront être utilisées par tous les Etats membres engagés dans un processus de délimitation des frontières.

Prévu sur dix ans, celui-ci doit s’achever en 2017.

 

Les podcasts d'Archimag
La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.