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Que lisait Roald Dahl à la bibliothèque ? La New York Society Library analyse les documents empruntés par ses lecteurs célèbres

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    Page d'un membre de la New York Society Library, un certain Anthony Akley, au sein de sont registre d'emprunts de 1799 à 1805. (New York Society Library)
  • Il fut un temps où l'on ne parlait pas encore de protection des données personnelles, et encore moins de RGPD...

    Vous êtes vous déjà demandé ce que lisaient les hommes politiques et les grands écrivains ? Et plus précisément quels documents ils empruntaient à la bibliothèque ? C'est le parcours inédit que proposent les archives de la New York Society Library, un bibliothèque privée fondée en 1754 : depuis son site internet, elle permet de découvrir les emprunts de certains de ses anciens lecteurs, parmi lesquels Herman Melville, Henry James, Roald Dahl ou encore Leonard Bernstein, au sein d'un projet en ligne baptisé City Readers, illustré d'outils de visualisation.

    Plongée dans les registres anciens

    La New York Society Library a été créée bien avant l'apparition des bibliothèques publiques (celle de New York a été fondée en 1911). Ce type d'établissement, basé sur un abonnement payant, était alors la norme, et certains, comme la New York Society Library, existent encore : seuls les membres peuvent y emprunter des livres, accéder aux salles de lecture ou aux ressources numériques. Par chance, l'établissement a conservé la majeure partie des registres de diffusion de ses anciens membres et a décidé de les analyser (les documents d'avant 1789 ont été perdus lors de la guerre d'indépendance et l'occupation britannique de la ville).

    Hommes politiques

    A partir de 1789, la bibliothèque s'est installée pendant cinq ans dans une salle du Federal Hall, l'ancien Hôtel de ville, juste au dessus des chambres des premiers Congrès américains, et fut donc fréquentée par de nombreux hommes politiques. Grâce à un dossier en ligne dédié aux "Pères fondateurs" on peut y apprendre par exemple que 14 ans avant leur célèbre duel, les hommes politiques Aaron Burr (futur vice-président des Etats-Unis) et Alexander Hamilton (alors secrétaire du Trésor) ont tous les deux fréquenté la bibliothèque le 7 avril 1790, le premier pour y lire Voltaire et le second Goethe. 

    Cowley, Dahl, Melville et les autres

    Parmi les trésors de ces archives, il est également possible de consulter, encore aujourd'hui, un livre sur la chasse à la baleine qu'Herman Melville a emprunté durant 13 mois, alors qu'il écrivait Moby Dick.

    Au début du 20e siècle, le personnel de l'établissement a abandonné ses grands livres-registres pour passer à des fiches, dont celles des membres les plus célèbres ont été depuis archivées. Grâce à ces documents, on apprend par exemple que le romancier, poète et journaliste Malcolm Cowley a emprunté plusieurs ouvrages de Faulkner en 1944, deux ans avant de publier The Portable Faulkner. Roald Dahl a également fréquenté l'établissement de façon hebdomadaire pendant près de dix ans, entre 1952 et 1961, le mercredi, et y empruntait des livres de fiction mais aussi quelques livres de cuisine, dont certains sont encore disponibles à la lecture.

    Et les femmes ? 

    Enfin, la bibliothèque consacre un dossier dédié à ses lectrices, qui ne représentaient certes qu'une petite partie des membres de l'établissement, mais néanmoins très active. L'étude de leurs emprunts a permis de dresser une analyse de leurs lectures, qu'il est possible de consulter ici.  

     

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