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Avantages et défis : comprendre la data literacy

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    La data literacy offre de nombreux avantages, aux premiers rangs desquels figurent l’aide à la prise de décision, la stimulation de l’innovation et l’optimisation des processus. (Freepik)
  • Dans un écosystème digital en ébullition générant chaque jour des exaoctets de données, la data literacy émerge comme un élément clé pour les organisations qui cherchent à exploiter la pleine puissance de la donnée. Bien au-delà de la simple compréhension des chiffres et des statistiques, elle englobe la capacité à interpréter, analyser et utiliser les données de manière stratégique et efficace.

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    La data literacy transcende la simple interprétation des chiffres. Il s’agit d’une compétence multidimensionnelle qui se définit comme la capacité à lire, à comprendre, à créer et à communiquer efficacement avec les données dans différents contextes.

    Ce qui implique d’acquérir une certaine aisance avec les chiffres, les tableaux et les statistiques, mais aussi la compétence à utiliser des outils spécialisés tels que les logiciels d’analyse de données et les plateformes de visualisation. En d’autres termes, il s’agit de permettre aux organisations de s’engager de manière informée et productive avec les données.

    Les trois piliers de la data literacy

    La data literacy s’appuie sur trois piliers interconnectés :

    1 - La compréhension des données

    La première facette de la data literacy repose sur la capacité à comprendre les données. Au-delà de la simple lecture des chiffres, cela nécessite une compréhension approfondie de la provenance des données, de leur contexte et de leur fiabilité.

    Les organisations doivent ainsi être en mesure de faire le tri entre les données brutes et les informations significatives qui font sens pour elles, mais aussi et surtout de soigner la qualité de ces données pour garantir une base solide en vue des analyses ultérieures.

    Cette compréhension (comprenez cette "lecture") des données permet d’éviter les pièges liés à l’utilisation de données erronées ou biaisées, et, in fine, de renforcer la crédibilité et la fiabilité des conclusions qui en sont tirées.

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    2 - Des compétences analytiques

    Au-delà de la compréhension, la data literacy exige aussi des compétences analytiques avancées. Ce qui inclut la capacité à utiliser des outils d’analyse de données, à interpréter des modèles statistiques et à effectuer des analyses prédictives.

    Les organisations doivent être en mesure d’identifier des tendances significatives, de déceler des modèles cachés dans les données et d’extraire des insights pertinents. Ces compétences analytiques permettent de transformer les données brutes en informations exploitables, renforçant ainsi la capacité d’une organisation à prendre des décisions éclairées, basées sur des données fiables.

    3 - Une communication efficace

    La dernière composante majeure de la data literacy réside dans la communication efficace des résultats. Le défi pour les organisations : être en mesure de présenter des informations complexes de manière claire et compréhensible pour un public non spécialisé.

    Cela implique la création de représentations graphiques de données, la narration cohérente des résultats et la formulation de recommandations claires. La communication efficace des insights tirés des données favorise une compréhension globale au sein de l’organisation, éliminant les barrières entre les équipes techniques et non techniques.

    Notez toutefois que la data literacy n’est pas une compétence statique. Elle évolue au gré des avancées technologiques et des changements dans le paysage de la donnée. Les organisations doivent donc être agiles et prêtes à s’adapter en permanence aux nouvelles méthodologies analytiques, aux outils émergents et aux tendances du marché.

    Dans ce cadre, la formation continue et le développement des compétences s’avèrent essentiels pour maintenir une data literacy efficace.

    Data literacy : quels avantages ?

    Ancrer la data literacy au sein d’une organisation comporte de nombreux avantages, dont voici les principaux :

    • elle favorise une prise de décision éclairée. Les organisations qui investissent dans la data literacy permettent à leurs équipes de prendre des décisions pertinentes, car mieux étayées. Celles qui sont à l’écoute de leurs données sont incontestablement mieux positionnées que les autres pour anticiper les tendances du marché, identifier des opportunités et, surtout, réduire les risques
       
    • elle encourage l’innovation et l’agilité : la data literacy favorise l’innovation en permettant aux équipes de développer de nouvelles idées et de s’adapter rapidement aux changements du marché. Les organisations dont les équipes sont capables de travailler avec les données s’avèrent immédiatement plus agiles et compétitives
       
    • elle contribue à l’optimisation des processus : en comprenant et en interprétant les données, les organisations peuvent identifier les points de friction présents dans leurs processus internes et les optimiser. Cela conduit à des opérations plus efficaces et à des gains de productivité.

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    Les défis à relever

    Mais avant d’en arriver là, et bien que la data literacy soit devenue un enjeu majeur au sein des organisations, nombre d’entre elles rencontrent encore des obstacles qui limitent son adoption.

    Primo, certaines ne sont pas pleinement conscientes de l’importance de la data literacy et sous-estiment, par manque d’éducation sur le sujet, son impact sur la prise de décision, l’innovation et la compétitivité.

    Secundo, l’intégration de la data literacy implique souvent un changement culturel au sein de l’organisation. Les équipes peuvent ainsi être réticentes à adopter de nouvelles méthodes de travail et à acquérir des compétences supplémentaires, surtout si elles perçoivent cela comme une perturbation de leurs routines.

    Tertio, le développement de la data literacy nécessite des investissements en termes de formation, de technologies et de ressources humaines. Certaines organisations hésitent, en effet, à consacrer des budgets suffisants à ces différents domaines, surtout si elles ne perçoivent pas immédiatement les retours sur investissement possibles.

    L’absence de talents qualifiés en matière de data literacy peut aussi constituer un frein majeur. Recruter ou former des experts capables de guider l’organisation dans cette transition peut être difficile, en particulier dans des secteurs où la demande de compétences en données dépasse l’offre.

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    Quarto, certaines organisations peuvent être impressionnées par la complexité croissante des données. Avec l’explosion des volumes et la diversité des sources, certaines organisations peinent à créer des programmes de formation adaptés pour aborder cette complexité. L’absence de gouvernance des données peut également entraver la montée en puissance de la data literacy.

    Si les données ne sont pas gérées de manière cohérente et fiable, les équipes auront du mal à développer une confiance suffisante dans les informations qu’elles fournissent.

    À cela s’ajoute le fait que les organisations font face à de multiples priorités. La data literacy peut donc être reléguée au second plan lorsque d’autres initiatives, telles que la réduction des coûts ou le lancement de nouveaux produits, sont jugées prioritaires.

    Reste que la mise en place d’une culture axée sur les données n’est pas seulement un investissement dans l’avenir, mais devient une nécessité pour rester compétitif sur un marché mouvant.

    Un catalyseur de réussite

    La data literacy émerge donc comme un impératif et représente bien plus qu’une simple compétence technique. Il s’agit d’un catalyseur essentiel pour la réussite des organisations dans une économie désormais axée sur la donnée. Dès lors, celles qui embrasseront et cultiveront cette compétence seront mieux préparées à prospérer et pourront tirer le meilleur parti du vaste potentiel qu’offre la donnée.

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