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La data : un “document” comme un autre pour les veilleurs et les documentalistes ?

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    Avec l’essor de la data et de l’IA, les métiers de la veille et de la documentation se réinventent pour rester au cœur de la décision et de la valeur (Freepik).
  • La montée en puissance de la data et l’arrivée de l’intelligence artificielle transforment les métiers de la veille et de la documentation. Qui dit évolution, dit aussi de nouvelles compétences qui recouvrent l’ensemble du cycle de vie de la donnée.

    archimag_387_couv.jpgenlightenedCET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°387

    Au sommaire : 
    - Cycle de vie de la data : l'affaire de tous !
    - Bibliothécaire, documentaliste et data : vers un nouveau métier ?
    - La data : un “document” comme un autre pour les veilleurs et les documentalistes ?
    - Data librarian, au coeur du cycle de vie des données de la recherche
    - Les archivistes se positionnent-ils assez sur le traitement de la donnée ?
    - DPO face à la data : un chef d'orchestre qui donne le La
    - Entre gouvernance et stratégie data, la DSI en première ligne


    "Tout devient data", constate Ghislaine Chartron, titulaire de la chaire Ingénierie documentaire et fondatrice du master mégadonnées et analyse sociale (MéDAS) du Cnam et directrice de l’INTD. "Même s’il y a des documents, même s’il y a de l’open data, il y a aussi des données issues du web et des ERP, et, tout ça, c’est du matériau informatif. Alors, et tant pis si ça fait bondir les puristes du document, pourquoi ne pas considérer le document comme une data particulière ?.

    cycle_vie_donnees_celine_barthelemy_sca.jpegLa tendance inflationniste des données au sein des organisations transforme de nombreux métiers. Les professionnels de la veille et de la documentation ne dérogent pas à la règle et c’est naturellement que la data s’invite dans leur quotidien. "Le potentiel des données, longtemps invisibles ou cloisonnées dans des systèmes fermés, a ainsi été libéré, en leur apportant un rôle central dans la prise de décision et la création de valeur, et ce, tant dans la sphère de l’entreprise que dans le monde du savoir et de la culture", écrivait Véronique Mesguich, consultante et formatrice en veille stratégique et management de l’information dans le guide pratique Archimag n° 75 "La boîte à outils du documentaliste".

    Cette "libération" est d’autant plus importante avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, et notamment de l’IA générative, dans les outils de veille. Si ces technologies permettent désormais de traiter des masses importantes de données, elles demandent aussi aux professionnels de l’information de nouvelles compétences (prompting, constitution de corpus d’apprentissage…) et des points d’attention : risques juridiques (protections des données et des sources, durée de conservation, plagiats, etc.), manipulation informationnelle, biais et hallucinations… "La data et son traitement amplifient, mine de rien, la question de ce qu’on peut faire, de ce qu’on ne peut pas faire", explique Ghislaine Chartron. "Beaucoup de règlements sur l’IA et les données sont en cours d’élaboration au niveau européen. Tout cela cadre nos métiers et détermine ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire. Il faut rester en alerte sur tous ces cadres juridiques."

    Lire aussi : Métiers de la veille et de la documentation : formation et compétences, la grande enquête 2025

    Démystifier la data

    Céline Barthélemy est documentaliste à la Délégation à l’information scientifique et à la science ouverte (DiscO) au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Depuis 2021, elle occupe un poste "100 % donnée" au sein de ce service d’une trentaine de salariés. "Nous sommes trois personnes dans ce cas", précise-t-elle. "Une personne est en charge de l’administration de notre entrepôt de données “Cirad Dataverse” et une autre coordonne la politique des données depuis 2023".

    De son côté, Céline Barthélemy, qui se définit plutôt comme "data librarian", s’occupe principalement de tous les aspects "métadonnées" au sein de l’entrepôt, de l’accompagnement des utilisateurs et de la formation en interne ou auprès des partenaires du Cirad. "Je me suis formée sur le tas à l’ensemble du traitement des data, en suivant des webinaires et avec l’expertise de mes collègues", souligne Céline Barthélemy, qui considère la question des données comme centrale, aujourd’hui, dans tous les services d’information. "Il me semble indispensable que les formations professionnelles intègrent une culture générale sur leur cycle de vie, tout en contribuant à les démystifier. Au fond, même si la donnée a ses spécificités, cela reste un fichier accompagné de métadonnées !"

    Lire aussi : Data : une vigilance à chaque étape du cycle de vie

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