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Fraude documentaire : une menace systémique industrialisée par l’IA générative

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    La fraude documentaire représente 2,5% du PIB national selon le dernier rapport de l’Observatoire Tessi sur la fraude documentaire. (user18526052/Freepik)
  • Banalisation, industrialisation grâce à l’IA générative… La fraude documentaire coûte plus de 65 milliards d'euros par an à l'économie française. Le premier rapport de l’Observatoire Tessi de la fraude documentaire met en évidence une menace systémique est multisectorielle.

    Les pertes liées à la fraude documentaire dépassent désormais les 65 milliards d’euros en France, soit 2,5 % du PIB. Un chiffre alarmant issu du premier rapport de l’Observatoire Tessi de la fraude documentaire. Dans le détail, ce phénomène touche aussi bien le secteur bancaire (1 milliard d’euros), que l'assurance (2,5 milliards d’euros), la santé (2,7 milliards d’euros), l'immobilier (1 milliard d’euros) et la fiscalité (60 milliards d’euros).
    De plus, le rapport révèle une certaine banalisation de la fraude. Ainsi, 10,8 % des Français admettent avoir déjà utilisé un faux document, avec un taux de réussite de 73 %. Chez les moins de 35 ans, les chiffres montent à 20 %, notamment dans le domaine bancaire.

    Lire aussi : Les fraudeurs utilisent l'IA, les éditeurs antifraude aussi !

    “La fraude documentaire est devenue une menace systémique pour notre économie. Plus qu'un enjeu de sécurité, c'est un défi sociétal qui exige une mobilisation sans précédent”, explique Emmanuelle Ertel, directrice générale de la digital factory de Tessi. “Notre étude révèle que nous sommes face à un phénomène qui transcende les frontières sectorielles et qui s'industrialise à grande vitesse.”

    Une hausse de 244 % des falsifications de documents numériques 

    En effet, l’arrivée de l’IA générative constitue une “révolution” dans la fabrication des falsifications de document. “Entre 2023 et 2024, la falsification de documents numériques a connu une hausse vertigineuse de 244 %, démontrant l'industrialisation rapide de ces pratiques frauduleuses”, indique le rapport de l’Observatoire Tessi. Dans la pratique : 34 % ont utilisé un logiciel de retouche d'image, 32 % ont eu recours à une solution d'IA générative et 30 % ont utilisé un site internet spécialisé.

    Pour cet observatoire, les réponses technologiques à la lutte contre la fraude sont déjà disponibles : authentification biométrique multifactorielle, analyse documentaire par IA et computer vision, vérification à la source via l'Open Banking, futur EWallet européen prévu pour 2026…

    Lire aussi : Intelligence artificielle et lutte contre la fraude documentaire

    “Notre conviction, en tant qu’expert des processus métiers, est qu'une approche uniquement technologique ne suffira pas”, conclut Emmanuelle Ertel. “La lutte contre la fraude documentaire nécessite également des mécanismes de collaboration intersectorielle et une sensibilisation accrue de l'ensemble des acteurs économiques.”

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