Syrie, Irak... : une course contre le temps pour numériser le patrimoine culturel

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    Le site de Palmyre (Syrie) saccagé par l'Etat islamique (YouTube)
  • Face à l'avancée de l'Etat islamique, des archéologues vont déployer 5 000 appareils photo 3D pour archiver un patrimoine en grand danger.

    Au mois d'août dernier, le site archéologique de Palmyre (Syrie) était en partie détruit par l'Etat islamique (EI). Le temple de Baalshamin puis celui de de Baal furent réduits en miettes par les combattants de Daech sans oublier des mausolées, des tombes et des statues eux aussi anéantis à jamais. Face à l'avancée des combattants de l'EI dans la région, plusieurs universités (Oxford, New York university) et l'Unesco viennent de lancer un ambitieux projet afin de photographier et archiver en 3D le patrimoine culturel menacé par le mouvement islamiste.

    Le programme "Million Image Database Project" voit les choses en grand. 5 000 appareils photographiques 3D pourraient être déployés d'ici la fin de l'année dans différents pays du Moyen-Orient : Syrie, Irak, Liban, Turquie, Iran, Yémen... Objectif : collecter, archiver et diffuser un million d'images en 3 dimensions avant la fin 2016.

    Ces appareils seront confiés à "des utilisateurs sur le terrain" qui auront pour mission d'identifier et de photographier des "sites jugés à risque". Les promoteurs du projet vont donc faire appel à une multitude de personnes présentes sur place : agents de musées locaux, militaires, employés d'organisations non gouvernementales, bénévoles...

    Archives et lutte contre le trafic d'objets d'art

    Pour le professeur Roger Michel (Institute for Digital Archeology d'Oxford), l'enjeu de ce projet est d'importance : "si nous ne pouvons pas protéger ce patrimoine au sol, nous pouvons au moins créer une archive très détaillée de ce qui existe". Mais, conscient de l'avancée de l'Etat islamique sur le terrain, l'universitaire reconnaît qu'il s'agit désormais d'une "course contre le temps". 

    Les clichés collectés alimenteront une base de données qui, outre son rôle documentaire, servira à mettre un terme au trafic d'objets d'art pillés. Les marchands d'art et les collectionneurs pourront en effet accéder à des images enrichies de métadonnées telles que la localisation GPS et la date de prise de vue.

     

    Sur le même thème : Face à l'Etat islamique, la Bibliothèque nationale d'Irak numérise en masse

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    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.

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