Numérisation du patrimoine, ouverture des données publiques, big data, objets connectés… Plus de cent actions seront lancées dès 2013 par l’ensemble des ministères.
Jean-Marc Ayrault a présenté, le 28 février dernier, la « feuille de route numérique » qui guidera l'action du gouvernement dans les années à venir. Pas moins de dix ministres avaient fait le déplacement à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) pour prendre connaissance des dix-huit mesures qui porteront sur l’ensemble de la vie économique et culturelle de la France : enseignement, fiscalité, numérisation du patrimoine, ouverture des données publiques… Un périmètre très large car, selon le Premier ministre, le numérique « bouleverse notre vie quotidienne, au travail mais aussi ailleurs ».
Un premier pôle de propositions vise à « faire du numérique une chance pour la jeunesse ». Dans la droite ligne du programme présenté par Vincent Peillon au mois de décembre dernier, l'école et l'enseignement supérieur ainsi que les jeunes peu qualifiés bénéficieront de mesures spécifiques. 150 000 enseignants seront formés aux usages du numérique avant 2016 et au mois 3 000 jeunes diplômés seront formés aux métiers du numérique à partir de 2017.
300 millions d’euros de prêts bonifiés
Le deuxième ensemble de propositions vise un objectif particulièrement ambitieux : « Faire émerger des entreprises numériques de rang mondial ». La qualité de la production française est déjà largement reconnue dans certains domaines comme les jeux vidéos en ligne ou la robotique. Une réputation que le gouvernement entend faire fructifier grâce à un budget de 150 millions d’euros visant à soutenir la recherche et l’innovation.
Plusieurs technologies seront mises en avant : les systèmes d'exploitation massive de données (big data), l'informatique en nuage (cloud), les technologies de calcul intensif, les objets connectés... Les PME-PMI bénéficieront de financement à hauteur de 300 millions d'euros de prêts bonifiés. Cette enveloppe sera gérée par la Banque publique d'investissement récemment créée.
poursuite de la numérisation du patrimoine
Quant au troisième pôle de cette feuille de route, il vise à « développer les espaces numériques ». Le gouvernement présentera un projet de loi sur la protection des droits et des libertés numériques devant le parlement au début 2014. Objectif : renforcer les droits des personnes vis-à-vis des fichiers contenant leurs données personnelles. A la faveur de cette nouvelle loi, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) devrait bénéficier de pouvoirs plus importants.
L’ouverture des données publiques devrait poursuivre son mouvement avec la mise à disposition de « nouveaux jeux de données stratégiques » : aides à la presse, liste des attributaires de marchés publics, bases de données relatives aux marques et aux brevets, données sur le tourisme… A ce jour, près de 360 000 jeux de données publiques sont accessibles. Un corpus qui devrait s’enrichir à la suite de l’identification de nouveaux jeux de données qui sera entreprise dans les ministères dans les semaines qui viennent. Dès cette année, une nouvelle version du portail officiel Data.gouv.fr verra le jour. La France étudie par ailleurs la possibilité d’adhérer au « Partenariat pour un gouvernement ouvert » qui regroupe déjà 47 Etats membres.
Enfin, le Premier ministre a confirmé sa volonté « de continuer à soutenir l'effort de numérisation de l'ensemble de notre patrimoine culturel et d'aider à la mise en place de nouveaux modèles économiques, respectueux notamment de la rémunération des créateurs ». Sont ainsi visés les fonds patrimoniaux de la Bibliothèque nationale de France, du Centre national du cinéma, de l'Institut national de l'audiovisuel, des archives et de certains musées.
portail national des archives
La réédition au format numérique d’ouvrages indisponibles du XXe siècle portera sur un catalogue de 235 000 titres encore sous droit. Cette initiative pourra être renouvelée en cas de succès auprès des lecteurs.
Le gouvernement a également apporté son soutien à la création d'un portail national des archives qui regroupera des données actuellement dispersées sur des dizaines de sites de collectivités territoriales.