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Directeur de bibliothèque : les coulisses du métier

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    Les directeurs de bibliothèques doivent parfaire leur compétences dans le domaine des politiques territoriales (Pexels / Pixabay)
  • Les lecteurs ne les connaissent pas, ils sont pourtant bien là : les directeurs de bibliothèque. En bibliothèques de lecture publique ou universitaires, ce sont eux qui donnent le cap, motivent les équipes, tiennent les budgets. Mais est-on encore bibliothécaire lorsque l’on occupe cette fonction ? 

    Les offres d'emploi s'adressent à tout le monde. Y compris aux directeurs et directrices de bibliothèque. Sur le portail Emploi public ou bien sur les sites des collectivités, les annonces donnent un aperçu général des missions qui leur sont confiées. Au mois d'avril dernier, c'est le département de la Haute-Savoie qui cherchait son directeur de la lecture publique. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'heureux élu ne chômera pas !

    Il lui faudra présenter une orientation stratégique de la direction, assurer la gestion de projets et la gestion administrative et financière, faire du management, être porteur d'une expertise technique, et communiquer... Le tout dans un temps de travail de 39 heures. À ce rythme-là, les heures supplémentaires semblent incontournables. Quant à la rémunération, laissons parler l'administration : « traitement indiciaire, plus régime indemnitaire lié au grade, plus prime annuelle équivalant à un traitement mensuel brut, plus nouvelle bonification indiciaire ».

    À l'autre bout de la France, la ville de Rouen était également à la recherche de son directeur ou directrice de bibliothèque. Là aussi, les missions s'empilent autour de la définition de la politique documentaire, du pilotage du plan de lecture publique de la ville, de la valorisation du projet d'établissement, et de l'encadrement des équipes. Et il est indispensable pour les candidats de connaître « l'histoire, les enjeux et les réseaux nationaux et internationaux de la lecture publique ».

    Compréhension globale des enjeux territoriaux

    De fait, la compréhension de la structure territoriale française est incontournable : « Le futur directeur de bibliothèque territoriale doit en premier lieu avoir une connaissance et une compréhension globale des enjeux du territoire et de ses particularités, ainsi que du projet politique de la collectivité, explique Sandrine Bonvillain [dans un essai intitulé Manager une équipe en bibliothèque, paru en 2014 aux éditions du cercle de librairie] la seule connaissance du domaine culturel, voire des seules bibliothèques, ne suffit plus ».

    Les amoureux des livres qui désireraient être bibliothécaires sont-ils invités à passer leur chemin ? Non, mais ils sont fortement invités à parfaire leurs compétences dans le domaine des politiques territoriales. « Dans leur formation, les élèves conservateurs se voient désormais délivrer une approche générale de la construction des politiques publiques », constate Sandrine Bonvillain.

    Au sein de l'Inspection générale des bibliothèques, on fait le même constat : « Des directeurs d’établissements, est attendue une formation solide, et si possible une expérience, en termes de management et de gestion administrative. Les mots de “stratégie” et de “projet” reviennent fréquemment dans les annonces. Les élus souhaitent que soient recrutés des responsables qui puissent être force de proposition à l’intérieur de la collectivité ».

    Au-delà de la maîtrise de leur coeur de métier, ils (et elles) doivent connaître les rouages et les enjeux des collectivités. 

    Entretenir la vocation

    Autre compétence à mettre en avant, l'aptitude à l'encadrement se décline en plusieurs volets : capacité à s'intégrer dans un environnement existant, qualités managériales, ouverture aux autres, dialogue social... Pour motiver leur équipe, les responsables de bibliothèque ont de la chance.

    « D'une façon générale, les bibliothécaires sont des personnes qui aiment leur métier et qui l'ont choisi. C'est un point important !, se réjouit Olivier Caudron qui a dirigé plusieurs établissements en lecture publique et en bibliothèque universitaire ; il faut entretenir cette vocation par la reconnaissance, par les félicitations, les encouragements et par l'implication dans des projets. Le directeur doit également faire le maximum afin d’obtenir pour ses agents des promotions qui se traduisent par une évolution de carrière et une rémunération qui s'améliore. Il faut constamment stimuler l'intérêt et briser la routine » (lire son entretien dans le numéro 305 d'Archimag).

    Les témoignages livrés par les responsables de bibliothèques mettent en avant un point incontournable : savoir déléguer. Considérée comme un acte de management, la délégation se prépare, se formalise et se contrôle. Pour cela, le responsable doit faire preuve de souplesse avec ses collaborateurs en gardant à l'esprit le souci de faire progresser les délégataires. Plus facile à dire qu'à faire...

    Laissons le mot de la fin au plus illustre des directeurs de bibliothèque : Jorge Luis Borges. L'écrivain argentin dirigea la Bibliothèque nationale argentine de 1955 à 1973. En minutieux observateur, il avait résumé la difficulté de la tâche : « Il faut comprendre que la bibliothèque est un vaste ensemble qui fonctionne à la manière d'une horloge de précision... »

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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