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La VOD victime de son succès dans les médiathèques de Rennes

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    "Nous sommes victimes de notre succès, explique Malo Pimor, animateur de communautés du portail des médiathèques ; en 2018, nous avons enregistré 21 642 visionnages". 158 % de plus que l’année précédente. (Wikipedia/Bibliothèques de Rennes Métropole)
  • Les médiathèques de Rennes Métropole ont été parmi les premières en France à mettre à disposition des ressources vidéo en VOD pour leurs usagers. Comment ce service fonctionne-t-il et quel accueil le public lui réserve-t-il ? Rencontre avec l’équipe.

    Sommaire du dossier :

    Les DVD ont toujours la cote dans les 54 médiathèques de Rennes Métropole. Le fonds de la bibliothèque des Champs Libres, la plus importante du réseau, en compte à lui seul plus de 10 000, avec un taux de rotation de 10 par an, auxquels viennent s’ajouter une riche collection de 37 400 DVD répartie dans les bibliothèques de quartiers de la ville de Rennes.

    Bibliothèque pionnière de la VOD

    S’ils ont succédé aux cassettes VHS, tombées aux oubliettes au début des années 2000, ils semblent déjà passés de mode (et d’usage) face à l’explosion grandissante du service de VOD.

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    La Bibliothèque de Rennes Métropole est l’une des premières de France à s’être lancée sur le terrain de la vidéo à la demande et à distance. Dès 2012, elle souscrit à l’offre d’Arte VOD, qui se transformera en Médiathèque Numérique lors de son couplage avec UniversCiné.

    "Nous souhaitions accompagner la révolution des usages qui se faisait jour", commente Marine Bedel, directrice des Bibliothèques de Rennes et de la bibliothèque des Champs Libres ; "en plus, nous voulions donner une image plus moderne et attractive de nos établissements".

    Si l’équipe reconnaît que les concurrents d’Arte VOD ont toujours été plutôt rares, elle se défend d’avoir fait ce choix par défaut. "Cette offre correspond à une partie des attentes de nos publics", explique Marine Bedel ; "nous recherchons sans cesse l’équilibre entre les sélections grand public et l’offre sélectionnée par nos bibliothécaires, qui est plus exigente".

    VOD : Une hausse de 158 % des visionnages en un an

    Comme pour toute l’offre numérique, un important travail de communication a été réalisé par les bibliothécaires afin de rendre visibles ces ressources virtuelles, disponibles sur ordinateur (en streaming ou en téléchargement) et en mobilité (en streaming sur smartphones et tablettes). 

    Disponibles pour tous les usagers des 55 médiathèques du territoire de la métropole, elles sont les plus plébiscitées par les usagers de la plateforme, loin devant la musique, l’autoformation ou la presse. 

    "Certaines médiathèques du réseau ne disposent pas d’un fonds de DVD", poursuit Marie Bedel ; "c’est le seul service de prêt de vidéos dont peuvent bénéficier certains usagers".

    Concrètement, l’offre d’Arte VOD repose sur un système forfaitaire au nombre de comptes — limités à 3 000 — et au nombre de jetons par utilisateurs — trois jetons par mois. 

    "Nous sommes victimes de notre succès", explique Malo Pimor, animateur de communautés du portail des médiathèques ; "en 2018, nous avons enregistré 21 642 visionnages, ce qui correspond à une augmentation de 158 % par rapport à l’année précédente. Nous sommes à la limite de notre plafond".

    Un accompagnement quotidien

    Avec une fréquentation de 11 000 utilisateurs par mois sur le portail numérique commun des médiathèques des 43 communes de la métropole, nul doute que ce nombre risque encore d’augmenter. Pourtant, l’heure n’est pas à la dépense : "Nous sommes attentifs à utiliser correctement les deniers publics", poursuit Marine Bedel ; "nous avons fait le choix de ne pas augmenter le budget annuel de l’offre VOD, qui a toujours tourné autour de 25 000 euros, mais nous avons préféré réduire le nombre de jetons par utilisateur et par mois en le faisant passer de cinq à trois".

    Les usagers comprennent ces restrictions et s’adaptent. Il faut dire que le "SAV" réalisé par l’équipe participe au succès du projet : "Si le streaming et le téléchargement local nécessitent tout de même un accompagnement quotidien, les utilisateurs s’emparent globalement bien des outils, qui sont ergonomiques", poursuit Malo Pimor, qui est présent du mardi au samedi pour répondre à leurs questions. 

    L’équipe de la bibliothèque de Rennes métropole dit rester en alerte concernant l’apparition de nouvelles offres : 

    "Nous regardons notamment si une évolution du modèle économique est possible", conclut Marine Bedel ; "et surtout, nous sommes très attentifs aux usages".

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    video-bibliotheque
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