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Streaming, VOD, DVD... quels modes de diffusion et formats pour la vidéo en bibliothèque ?

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    VOD-Arte
    Interface de l'offre VOD d'Arte. (DR)
  • Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans les modes de diffusion de la vidéo (le streaming, la VOD pour vidéo à la demande, et les DVD) et dans les différents formats qui composent le marché. Tour d’horizon.

    Sommaire du dossier :

    Dans cet article, découvrez en détail les différents modes de diffusion et les formats de vidéos en bibliothèque :

    Le streaming

    Le streaming — ou lecture en continu — désigne une technologie de diffusion de contenus audiovisuels en direct ou en léger différé. Contrairement aux procédures qui reposent sur le téléchargement de fichiers, les données ne sont pas stockées sur le disque dur de l’utilisateur. Ce flux tendu libère donc les responsables informatiques des problèmes liés au stockage.

    Les données sont « téléchargées » dans la mémoire tampon puis immédiatement lues à la volée. Bien évidemment, le streaming suppose une connexion suffisamment vigoureuse pour soutenir un flux vidéo. Dans le cas contraire, une mention du type "problème de mémoire tampon" peut apparaître dans le lecteur média.

    Deux types de streaming cohabitent :

    1. le streaming progressif est le plus répandu, car il ne nécessite pas de serveur particulier. La lecture du fichier est assurée par le navigateur. Le streaming progressif présente cependant quelques inconvénients : les premières images n’apparaissent qu’après un certain délai lorsque le poids du fichier est élevé ; surtout, il ne peut pas s’adapter aux différentes qualités de connexion des utilisateurs. Résultat : le diffuseur doit proposer plusieurs fichiers pour répondre à la variété des connexions.
    2. le streaming continu quant à lui doit faire appel à un serveur particulier qui sera capable d’ajuster la diffusion des fichiers audiovisuels en fonction du débit de la connexion de l’internaute. Ce type de serveur est également en mesure de s’adapter aux variations de la bande passante : lorsque le débit est dégradé, la qualité est moindre (images floues par exemple), mais le flux reste ininterrompu.

    En l’espace d’une quinzaine d’années, le streaming s’est imposé comme l’un des modes de diffusion majeurs sur le web avec des mastodontes comme YouTube, Dailymotion ou Vimeo. Sans oublier les chaînes de télévision qui proposent toutes des services de rediffusion en flux continu.

    Du côté du son, c’est également le streaming qui domine avec les services d’écoute en ligne : Spotify, Deezer, Qobuz…

    La VOD

    La vidéo à la demande (souvent appelée VOD, video on demand) s’est répandue avec le développement du très haut débit. 

    La VOD se présente sous la forme de contenus diffusés en ligne et accessibles à tout moment. La lecture de vidéos à la demande se fait sur tout système doté d’une connexion (internet et 4G) : ordinateur, tablette, téléphone, télévision connectée et consoles de jeu connectées. De multiples fonctionnalités permettent d’enrichir l’expérience utilisateur : retour et avance rapide, pause, ralenti…  

    La VOD est composée de plusieurs modèles économiques : location à l’acte (possibilité de visionner la vidéo pendant un délai imparti), visionnage après téléchargement définitif, abonnement via une cotisation mensuelle (Canal+ Séries, Amazon Prime Video, Netflix par exemple). Le prix des abonnements varie selon le modèle retenu : environ 1 euro pour un dessin animé à plus ou moins 10 euros par mois pour les abonnements. Des chiffres à ajuster selon le nombre d’écrans éligibles à l’abonnement.

    Mais attention ! sur les forums professionnels, certains bibliothécaires se lâchent : "La VOD est (horriblement) chère, beaucoup plus que les DVD. Et pour une offre moindre : le distributeur choisit de mettre son film en VOD ou non, et peut aussi choisir les délais de mise en VOD après la sortie du film pour les médiathèques", explique l’un d’eux. Une autre surenchérit : "Les offres VOD, désolé de le dire, YouTube les enfonce toutes ! Et en plus, tu ne maîtrises rien. Du jour au lendemain, le film présent peut disparaître. Et puis question mise en valeur, il n’y a aucune possibilité simple". Un troisième constate : "La VOD ne touche pas grand monde en général. Ce n’est pas facile d’utilisation, cela demande un équipement informatique que tout le monde ne possède pas. Il y a une plus grande souplesse avec le DVD".

    Le DVD

    Apparu à la fin des années 1990, le DVD a progressivement pris la place des antiques cassettes vidéo VHS. Sera-t-il à son tour remplacé par la vidéo à la demande ? À ce jour, un certain nombre de bibliothécaires estime que le DVD conserve des avantages comparatifs aussi bien en termes de coût que d’organisation.

    La majorité des DVD vidéo (à ne pas confondre avec les DVD audio) est réalisée avec un format compressé Mpeg-2 et supporte plusieurs codecs audio (PCM, Mpeg Multichannel, Dolby Digital ou DTS). Avantage considérable sur les cassettes VHS, plusieurs pistes audio sont proposées permettant ainsi de regarder le film en version originale ou dans une autre langue. Des bonus sont également inclus afin d’accéder aux coulisses du film par exemple. Quelques années après l’arrivée du DVD, un autre format a été commercialisé à partir de 2006, le Blu-Ray qui offre une meilleure définition d’image, mais ne peut être lu que par un lecteur compatible avec lui.

    Juridiquement, le prêt de DVD en médiathèque repose sur un certain nombre de fondements comme le rappelle Anne-Laure Sténin : "Le prêt public de DVD (ou de tout autre support audiovisuel) est soumis à autorisation. Une directive européenne du 19 novembre 1992 relative au droit de location et de prêt dispose que, dans les pays de l’Union européenne, les ayants droit des œuvres, interprétations et enregistrements doivent être rémunérés en cas de prêt public". "La France a adopté en 2003 une loi sur le prêt public de livres, mais n’applique aucune règle spécifique pour le prêt public de supports audiovisuels (ni pour les CD audio). La pratique du prêt public de DVD relève pour l’instant d’accords contractuels : l’organisme prêteur (bibliothèque, médiathèque) doit se fournir auprès d’éditeurs de DVD ayant négocié un droit de prêt public".

    Les différents formats de la vidéo en bibliothèque

    À côté de formats vidéo analogiques (Secam, Pal, NTSC) qui sont de moins en moins utilisés, les formats vidéo numériques sont bien plus nombreux. Voici les plus répandus sur le marché.

    • AVI : développé par Microsoft, ce format est compatible avec quasiment tous les logiciels de lecture vidéo. Il est en revanche relativement lourd et n’est pas recommandé pour le streaming.
    • MOV : développé par Apple, ce format peut contenir plusieurs pistes (vidéo, audio, texte pour le sous-titrage) et reste léger en terme de poids. Il nécessite cependant l’utilisation du lecteur QuickTime.
    • Real Media : particulièrement bien adapté à la lecture en continu (streaming), Real Media ne peut être lu que dans les lecteurs RealPlayer ou RealAlternative.
    • MP4 : très répandu, ce format est recommandé pour le streaming en raison de son système de compression permettant de produire des fichiers légers et adaptés à la lecture en continu.
    • Mpeg : décliné en quatre versions, le format de compression est issu des travaux d’un groupe de normalisation des algorithmes de compression. Le Mpeg-1 était notamment destiné au stockage, mais il est désormais délaissé au profit de ses successeurs. Le Mpeg-2 est utilisé pour l’exploitation, la diffusion et le stockage. Le Mpeg 4, quant à lui, est standardisé et offre une compression rapide. Il est notamment utilisé pour la diffusion sur le web et la téléphonie mobile.
    • Ogg : libre de droits, ce format supporte tous les types de fichiers (audio, vidéo, texte) ainsi que le chapitrage. Il est également compatible avec une douzaine de lecteurs.
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    video-bibliotheque
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