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Montréal expulse de ses bibliothèques les usagers qui manquent d'hygiène

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    Montréal : les personnes qui sentent mauvais bientôt exclues des bibliothèques. (freepik)
  • Les 45 bibliothèques de Montréal seront bientôt tenues d'expulser et de sanctionner financièrement les usagers présentant une hygiène corporelle jugée dérangeante. Des mesures qui suscitent des inquiétudes quant à l'inclusion des personnes sans domicile fixe. 

    Dès le 1er janvier 2024, les 45 bibliothèques de Montréal auront l'ordre d'expulser et de sanctionner les usagers ayant “une hygiène corporelle qui incommode les autres usagers ou le personnel”. Cette nouvelle mesure est issue du nouveau projet de règlement des bibliothèques de la ville et approuvée à ce jour par huit conseils d’arrondissement de Montréal ainsi que par la maire de la ville, Valérie Plante. D’ici la mi-décembre, neuf autres conseils d’arrondissement donneront ou non leur approbation. Cette décision fait suite à la demande de différents membres du personnel et de certains usagers se plaignant des "mauvaises odeurs" dans les établissements de la ville.

    La nouvelle réglementation prévoit de sanctionner les usagers ne respectant pas les futures “normes” : 350 à 1000 dollars d’amende en cas de première infraction, puis 3000 en cas de récidive et pouvant s’accompagner d’une exclusion d’un mois des bibliothèques.  

    Les bibliothécaires seront donc chargés d’évaluer l’hygiène des différents usagers sur la base d’une “norme”, mais sur la base de quelles mesures et de quels outils ? Une lourde responsabilité pour le personnel qui pose question : celle-ci pourrait en effet entraîner des évaluations "au doigt mouillé", voire des décisions arbitraires. 

    Problème d’inclusion ? 

    A la suite des nouvelles dispositions de la ville, l'indignation des regroupements d’aide aux personnes sans domicile fixe de Montréal s'est rapidement manifestée : « c’est une tendance, dans beaucoup de lieux publics – donc payés avec nos fonds –, de dire que ce n’est pas leur rôle d’accueillir les personnes en situation d’itinérance. C’est extrêmement choquant et alarmant”, affirme Annie Savage, directrice du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM). “On rentre dans une zone extrêmement propice à la stigmatisation des personnes les plus marginalisées”. 

    Interpellé sur le sujet de l’inclusion, la maire de Montréal répond par le biais d’un tweet : “Nous fournirons un guide d’accompagnement aux gestionnaires qui leur permettra d’appliquer en tout temps la réglementation ajustée de façon humaine, sensible et respectueuse. Les bibliothèques de Montréal, comme tous les lieux publics de la métropole,
    seront toujours des lieux inclusifs, sécuritaires et accueillants pour tout le monde”. 


     

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