Définie comme un ensemble « d’expériences, de valeurs, d’informations contextuelles et d’idées d’experts » par Thomas Davenport et Laurence Prusak en 1998, la connaissance est aujourd’hui, au même titre que la donnée, l’or noir des entreprises. Pourtant, force est de constater les difficultés qu’éprouvent ces dernières en matière de Knowledge Management, comme le remontent 120 professionnels ayant répondu à l’enquête dédiée menée conjointement par Alfeo et Archimag de décembre 2024 à mars 2025.
L’occasion de mettre en lumière un paradoxe frappant : 46 % des répondants affirment être équipés d’une solution de Knowledge Management. Pourtant, interrogés sur la nature de leurs outils, ils révèlent utiliser le plus souvent un intranet, une GED, voire même un simple serveur de fichiers partagé pour mutualiser la connaissance. Difficile (pour ne pas dire impossible) d’identifier le type de connaissances partagées, d’effectuer une recherche pertinente, et surtout de valoriser ce vivier de précieux savoirs. En réalité, seuls 27 % des professionnels disposent d’une solution véritablement dédiée au Knowledge Management. Résultat : 9 sur 10 reconnaissent perdre un temps précieux à chercher de l’information.
De nombreux freins malgré des bénéfices concrets
Si la gestion des connaissances est encore loin d’être optimale au sein des entreprises françaises, c’est aussi parce qu’elle s’oppose à des freins multiples, clairement identifiés. Le coût (45 %), le manque de clarté sur les bénéfices (43 %) et l’absence de pilote interne (36 %) s’imposent ainsi comme les principaux obstacles. À cela s’ajoute une politique de gestion des connaissances encore trop rare : près de 45 % des organisations n’en ont tout simplement pas. De fait, les connaissances critiques, notamment les savoir-faire métiers, échappent à toute capitalisation durable.
Et pourtant, des bénéfices tangibles existent : mutualisation des connaissances (68 %), gain de temps (54 %), réduction de la perte de connaissances (28 %), information de meilleure qualité (23 %), etc. Mieux encore, l’Intelligence Artificielle, de mieux en mieux intégrée aux solutions de Knowledge Management (à l’instar de Syracuse), ouvre de nouvelles perspectives : automatisation, génération de contenus, optimisation des moteurs de recherche. Un levier encore sous-exploité, mais promis à un développement rapide.
Reste donc au Knowledge Manager, considéré comme indispensable par plus de la moitié des répondants, à assurer une transformation profonde des pratiques en matière de gestion des connaissances. Le tout, néanmoins, avec des moyens limités : 47 % des organisations n’ont alloué aucun budget au Knowledge Management en 2024.