Lancement d’Alicem : la reconnaissance faciale du ministère de l'Intérieur

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    La France deviendra le tout premier pays en Europe à utiliser un système de reconnaissance faciale. (Ministère de l’Intérieur)
  • Initialement prévue pour le mois de décembre 2019, Alicem, l’application mise en place par le ministère de l'Intérieur, devrait être lancée dès novembre. Elle permettra d’accéder à des services publics en ligne grâce à la technologie de la reconnaissance faciale.

    Alicem, abréviation de "Authentification en ligne certifiée sur mobile", est l’application qui permettra d’accéder à des services publics en ligne grâce à la technologie de la reconnaissance faciale. Elle est mise en place par le ministère de l'Intérieur et l'Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS).

    Selon Bloomberg, elle devrait être déployée pour le mois de novembre prochain et non au mois de décembre comme prévu initialement.

    Comment ça marche ? 

    Concernant l’inscription sur Alicem pour accéder à “France Connect”, il faudra fournir son passeport biométrique, et lorsque l’utilisateur voudra s’identifier, sa photo sera comparée avec celle de son passeport à l’aide de la reconnaissance faciale.

    Il sera donc possible d’accéder de manière plus sûre aux services publics en ligne à partir de l’application “France Connect”. D'après le ministère de l’Intérieur, Alicem apporte un supplément de sécurité et permet de lutter plus efficacement contre l’usurpation d’identité. Pour l’instant, Alicem ne sera utilisable que par le système d'exploitation mobile Android. 

    Un risque pour les libertés individuelles?

    Bien que pratique, l’application est déjà vivement critiquée. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) avait rendu une délibération le 18 octobre 2018. Elle s'interrogeait sur la compatibilité d’Alicem avec le Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD). En effet, ce texte européen mentionne qu’il est nécessaire d’avoir le consentement de la personne pour utiliser la reconnaissance faciale, mais l’application ne laisse pas d’autre choix.

    Alicem ne proposant pas d’autre méthode d’authentification, elle participerait donc à la banalisation de la reconnaissance faciale dénoncée par certaines associations comme la Quadrature du Net. Il s’agirait d’une grave atteinte à l’anonymat qu’offre internet et d’un risque pour les libertés individuelles.

    Pour le moment le ministère de l’Intérieur promet que toutes les données issues de la reconnaissance faciale seront supprimées une fois l’inscription achevée.

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    Commentaires (1)

    • Portrait de dracula

      on commence à mieux comprendre le sens de la pitrerie à laquelle on vient d'assister sous forme d'arrestation d'un faux Dupont... de Ligonnès (dont c'est exclu, que sa photo n'ait pas figuré dans le fichier-maison) : il s'agissait d'encore mieux préparer le bon peuple à cette énième mesure liberticide !

      oct 16, 2019
    Les podcasts d'Archimag
    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.