Article réservé aux abonnés Archimag.com

La Bulle, tiers lieu de lecture publique

  • tiers-lieu-bulle-concert-lecture-publique.jpg

    tiers-lieu-la-bulle-lecture-publique
    Concert de musique afghane proposé par un usager. (Ville d'Annemasse)
  • À Annemasse, en Haute-Savoie, La Bulle est un tiers lieu culturel combinant des services de lecture publique, de ludothèque et d’accompagnement à projets citoyens. Il est le fruit d’une coconstruction avec les habitants, de sa conception jusque dans son fonctionnement quotidien.

    Au sommaire :


    mail Découvrez Le Bibliothécaire Innovant, la newsletter thématique gratuite d'Archimag dédiée aux professionnels des bibliothèques et de la conservation !

    Fin 2015, la commune d’Annemasse a acquis un local à réhabiliter de 250 m² dans un centre commercial situé au cœur d’un quartier politique de la ville.

    La volonté des élus comme de la direction générale a été de saisir cette opportunité pour associer les habitants aux décisions de politique locale : stand sur le marché, échange avec les parents d’élèves des écoles alentour, implication du conseil citoyen et des associations, soirée pizza, présence dans la galerie commerciale…

    Les attentes et idées collectées ont porté essentiellement sur la cohésion sociale, les perspectives pour les jeunes et l’image de ce quartier auprès de tous. Dès lors, le projet s’est construit autour d’un lieu de vie intergénérationnel, ouvert et attractif : l’orientation culturelle a été retenue pour son potentiel relationnel et sa connotation positive.

    Définir les valeurs

    Tout au long de la phase projet, la coopération s’est poursuivie pour affiner les services, choisir le nom officiel, élaborer une identité visuelle et les horaires ainsi que l’aménagement. Enfin, un atelier a permis de définir les valeurs de La Bulle, à la fois piliers de son fonctionnement et garde-fous de l’intérêt général : ouverture, coopération, inclusion et innovation.

    Lire aussi : Étude du ministère de la Culture : le progrès de l’offre et des ressources numériques en bibliothèque 

    Cette expérience s’est révélée génératrice de sens tant pour les services municipaux que pour les habitants participants. Elle a aussi été efficiente en considérant l’appropriation immédiate du lieu à son ouverture en mars 2020. L’aventure collaborative s’est donc prolongée, matérialisée par une gouvernance réellement partagée entre élus, équipe et habitants.

    Ateliers d’intelligence collective

    Sur le plan stratégique, des ateliers d’intelligence collective sont régulièrement proposés sur les thématiques du numérique, des collections et de l’action culturelle. Ils se tiennent dans les espaces ou en extérieur, sur des temps d’ouverture aux publics. Ils sont ouverts à tous sans engagement.

    Par ailleurs, les projets citoyens ainsi que les changements impactant sont soumis au vote des élus, de l’équipe professionnelle et de toute personne intéressée, chaque corps ayant le même poids dans la décision finale.

    Lire aussi : Accessibilité : quand les bibliothèques s'adressent aux publics empêchés

    Sur le plan opérationnel, les prises d’initiative par des individus de tous âges sont facilitées : des volontaires ponctuels ou réguliers mènent en toute simplicité des sessions d’initiation aux langues étrangères, d’aide aux devoirs, de création plastique ou même de robotique. Plus de 70 % des animations impliquent des personnes extérieures dans leur organisation, démultipliant les capacités d’actions et leur rayonnement.

    Les collections sont également constituées avec les publics : les offices des libraires sont librement mis à disposition avec recueil d’avis pour mieux répondre aux attentes. La participation de chacun est encouragée par la reconnaissance individuelle et la célébration collective dans l’espace public.

    L'avis d'Aurélie Bertrand 

    Se lancer dans un projet de tiers lieu pose concrètement la question de la place des élus dans la participation citoyenne, de la posture professionnelle face à l’empowerment et de l’intérêt général en regard des intérêts particuliers. Des réponses propres à chaque territoire sont à imaginer avec les acteurs locaux.

    -> www.savoie-biblio.fr

    Cet article vous intéresse? Retrouvez-le en intégralité dans le magazine Archimag !
    coconstruire-bibliothèque-demain
    Pour que la bibliothèque de demain, municipale, intercommunale ou universitaire, réponde encore mieux aux besoins de ses publics, autant engager son évolution avec ses lecteurs ou visiteurs. La coconstruction est très tendance, faite d’échanges, de souhaits de bénéficier de services sur mesure, utiles, proches, d’envie de participation, de besoins d’intergénération...
    Acheter ce numéro  ou  Abonnez-vous
    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.
    Publicité

    sponsoring_display_archimag_episode_6.gif