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Sergent-chef Florent, documentaliste aéronautique en "opex"

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    Le passé de mécanicien du sergent-chef Florent est essentiel pour comprendre la documentation complexe conçue par Airbus Helicopters. (Airbus Helicopters)
  • Portrait du sergent-chef Florent, documentaliste aéronautique, affecté au 1er Régiment d'hélicoptères de combat de Phalsbourg (Moselle) et qui a fait partie des 900 soldats français dépêchés en République centrafricaine.

    Le métier de documentaliste est-il un sport de combat ? Dans le cas du sergent-chef Florent, la réponse est « affirmatif » ! Engagé en République centrafricaine dans le cadre de l’opération Sangaris, ce documentaliste aéronautique achève une mission de quatre mois dans un pays déchiré par la guerre civile. Plantons le décor : depuis 2012, une guerre civile oppose les milices Seleka et anti-balaka sur fond de tensions religieuses entre musulmans et catholiques. Par crainte d’un massacre généralisé, l’Onu adopte en 2013 une résolution autorisant le déploiement d’une force internationale menée par la France. 900 soldats français sont dépêchés en République centrafricaine dont (au moins) un documentaliste aéronautique. 

    Sur place, la mission du sergent-chef Florent consiste à mettre à jour la documentation de l’hélicoptère de combat Tigre. C’est à lui qu’échoient la gestion des plans de maintenance et les plans d’entretien de l’aéronef. « Je me suis engagé dans l’armée il y huit ans et j’y ai passé les quatre premières années comme agent de maintenance aéronautique et mécanicien. Depuis quatre ans, je suis documentaliste aéronautique plus particulièrement spécialisé sur l’hélicoptère Tigre. Je travaille dans l’ombre et c’est un poste où l’on est parfois oublié... Pourtant ce métier est important, car je dois valider des documents pour autoriser le décollage de l’aéronef ». 

    Doc man !

    À portée de main, une dizaine de classeurs rassemblent près de 1 500 pages de documentation technique : suivi des interventions, suivi des pièces, cause des réparations... Lorsqu’il se déplace sur la base, il dispose d’un ordinateur portable, et pas n’importe lequel. Une « station durcie » conçue pour résister à la chaleur, au sable et aux aléas du matériel militaire en opération extérieure. S’il n’est pas en contact direct avec le pilote, le sergent-chef Florent s’adresse en revanche quotidiennement à l’équipe de maintenance du Tigre : « Avoir été moi-même mécanicien est très utile pour mon poste actuel de documentaliste. Je parle la même langue que les chefs d’atelier et les agents de maintenance ! » 

    Ce passé de mécanicien est essentiel pour comprendre la documentation complexe conçue par Airbus Helicopters. Un stage de 13 mois aura été nécessaire pour comprendre les subtilités de l’aéronautique auxquels il faut ajouter entre trois et six mois selon le type d’hélicoptère.

    Sa journée type peut commencer à six heures du matin. Et finir quand le commandement le décide. Mais ces horaires incertains ne l’affectent pas, car la mission Sangaris lui apporte de nombreuses satisfactions : travail en autonomie, solidarité de soldats, ambiance... Ses camarades l’ont affublé d’un sympathique sobriquet : Doc Man ! « Il fait son métier avec passion ! », confirme la jeune femme officier de presse de l’armée de terre en poste en République centrafricaine. 

    Volontaire pour les opérations extérieures

    Quand il n’est pas en opex (opération extérieure) ce natif de Menton (Alpes maritimes) est affecté au 1er Régiment d’hélicoptères de combat de Phalsbourg (Moselle). Là, avec un autre documentaliste aéronautique, il a la charge de 9 hélicoptères. Loin du climat sévère de la Lorraine, le sergent-chef Florent n’en est pas à sa première mission à l’étranger. Avant la Centrafrique, il y eut la Libye et l’opération Harmattan en 2011 : « Je suis volontaire pour les opérations extérieures et j’en connais les risques. Mais je suis militaire et je me suis engagé en connaissance de cause ». 

    Vivre plusieurs mois de suite loin de chez soi et dans un environnement hostile n’est pas de tout repos. Sur place, le documentaliste aéronautique n’en reste pas moins un soldat et peut être amené à participer à d’autres tâches : monter et démonter des tentes, accomplir des actions militaires, tenir des inventaires... Heureusement, l’armée pense à tout. Les soldats peuvent aussi entretenir leur forme dans une salle de musculation ou courir dans la base militaire.

    Avant de quitter la République centrafricaine au début du mois de mars, le sergent-chef Florent a pris soin de préparer le terrain pour son collègue documentaliste aéronautique qui va lui succéder. Une période de relais de plusieurs jours pendant laquelle le partant transmet les consignes à l’arrivant. Puis viendra le retour en métropole. Avant de songer à de nouvelles opérations extérieures.  

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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