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Camille Causse, 28 ans, freelance et blogueuse au pays des archives

  • Portrait de Camille Causse, 28 ans, archiviste indépendante et auteur du blog CamiCaos, hébergé par Libération.

    Si son nom ne vous dit encore rien, il y a des chances pour que vous connaissiez celui de son blog, CamiCaos (Créations archivistiques originales), et qu'il fasse même partie de vos favoris. En un an et à raison d'un billet par semaine, ces quatre syllabes sont devenues une fenêtre tendance et grand public sur le petit monde confidentiel de l'archive. 

    Camille Causse a pourtant créé son site avec peu de choses, si ce n'est énormément d'énergie et beaucoup de passion. "Je traversais une période de chômage, explique la jeune femme ; j'ai alors décidé de mettre ce temps libre à profit pour m'autoformer dans différents domaines". Ne connaissant rien à la création de site web, mais estimant que cette compétence pourrait ensuite l'aider à trouver un emploi, elle se lance malgré tout. 

    Faire rêver son entourage avec son activité

    Car son domaine à elle, ce sont les archives, découvertes alors qu'elle suivait sa deuxième année de licence en histoire de l'art et archéologie à l'université Paris 1. "Je n'avais quasiment jamais cours à cause des grèves qui sévissaient constamment à la fac, explique-t-elle ; je me suis dit que j'allais en profiter pour faire des stages et pourquoi pas tester le métier d'archiviste". Camille Causse intègre alors le service d'archives du Centre Pompidou et attrape le virus des documents anciens : elle enchaînera ensuite les stages en musées puis chez Total, avant que son master 2 en archives obtenu à Saint-Quentin en Yvelines lui offre ses premiers jobs, notamment à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et chez un bailleur social.

    Si passionnée qu'elle soit, la jeune femme peine pourtant à faire rêver son entourage avec son activité. "Mes amis et ma famille ont découvert le métier d'archiviste avec moi, mais j'ai vite remarqué qu'ils s'ennuyaient quand je leur en parlais. J'ai donc pris l'habitude de trouver des anecdotes sympathiques pour les y intéresser". Depuis la création de son blog, c'est sur ce même principe que Camille Causse sélectionne les sujets qui viendront le nourrir. Elle s'explique : "Je ne suis pas une experte dans un domaine pointu de l'archive et n'ai pas la prétention d'inventer quoi que ce soit. J'aime plutôt raconter des histoires, attirer l'attention et valoriser".

    "J'ai créé le poste dont je rêvais"

    Coachée par un entourage proche du milieu de la presse, la blogueuse s'éloigne donc régulièrement de l'écriture universitaire classique : "J'ai appris avec le temps à trouver des titres percutants et des photos accrocheuses, s'enthousiasme-t-elle ; c'est très amusant, voire addictif, de communiquer ensuite sur les réseaux sociaux puis de surveiller la fréquentation du site". Son pari est largement réussi, puisque son blog compte en moyenne 5 000 visites par semaine. Cet exploit, Camille Causse le doit bien sûr au choix de ses sujets et à sa rigueur d'écriture. Mais également au média de poids ayant accepté d'héberger ce qu'elle imaginait n'être au départ qu'une simple carte de visite : estampillé "blog Libération" depuis quelques mois, CamiCaos a bénéficié du jour au lendemain d'une visibilité inespérée.

    Sportive invétérée (elle s'est "tout cassé" selon son propre aveu, à force de "rando roller" le vendredi soir, de trecks, d'équitation, de squash et de natation), la jeune femme aime se lancer sans cesse de nouveaux défis. Détestant se cantonner à une seule tâche et frustrée de ne pas trouver d'emploi alliant la valorisation d'archives à la communication, cette passionnée de musique classique (elle a fait longtemps du piano au Conservatoire) s'est lancée en freelance cet été : "Je voulais proposer des prestations qui me plaisent et dans lesquelles je suis compétente, explique-t-elle ; du coup, j'ai créé le poste dont je rêvais".

    Vertige

    S'adressant aussi bien aux services d'archives publics et privés qu'aux particuliers, la jeune archiviste propose aujourd'hui quatre types de prestations, depuis le community management à la gestion et la valorisation de fonds patrimoniaux, en passant par la vente de contenus et la collecte d'archives orales. Et si son nouveau statut, peu sécurisant en temps de crise, l'impressionne un peu, Camille Causse préfère balayer ses craintes d'un revers de la main : "Je trouve ça vertigineux, avoue-t-elle ; mais j'ai toujours besoin de me prouver des choses. C'est pourquoi dans la vie, malgré mon vertige, je suis généralement toujours la première à sauter". 


    Elle like : 

    • Son morceau de musique préféré : Le requiem de Mozart. ("Je l'ai chanté à 12 ans lorsque je faisais partie de la chorale de Clamart. Nous étions environ 500 enfants et c'était somptueux").
    • Sa ville préférée : Copenhague, au Danemark. ("Je l'ai visitée il y a peu et ai apprécié son juste équilibre entre nature et urbanité").
    • Son film préféré : La série Pride and Prejudice faite par la BBC. ("Dit comme ça, cela peut sembler "cucul la praline" à souhait ! Mais j'ai vécu un mois au Canada lorsque j'étais au lycée, et la classe que je suivais étudiait le livre de Jane Austen avec la série. Cela me rappelle une jolie période de ma vie").

     

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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