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Veilleur : un métier stratégique encore rare et peu reconnu

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    « 15 % des veilleurs du secteur public ne mesurent pas l’impact de leurs supports de veille », révèle notre enquête. (Freepik/master1305)
  • Le veilleur tient un rôle de premier ordre dans l’intelligence collective et est également au cœur de la stratégie de nombreuses organisations. Il facilite en effet la prise de décisions et la mise en œuvre rapide d’actions concrètes. Malgré son importance, le métier de professionnel de la veille se fait plutôt rare, souffrant d’une reconnaissance hasardeuse, comme en témoignent les résultats d’une enquête menée par Archimag pour AMI EI by CHAPSVISION auprès de plus de 130 veilleurs.

    Temps de lecture : 6 minutes

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    Veilleur : un métier encore rare

    Le veilleur serait-il boudé par les organisations ? La fonction de veille, qui revêt une importance capitale dans toute démarche d’intelligence collective, est, encore aujourd’hui, assez peu répandue.

    D’ailleurs, lorsqu’une structure dispose d’une cellule de veille, celle-ci n’est composée que de 1 à 3 collaborateurs dans 72 % des cas, et de plus de 7 dans seulement 15 % des organisations. 

    Si les veilleurs ont tendance à être plus nombreux dans les structures de plus de 250 employés, une légère différence se fait également ressentir entre les sphères publique et privée : 75 % des organismes publics ne comptent qu’1 à 3 veilleurs, un taux qui baisse à 62 % dans les entreprises privées.

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    A chaque activité sa veille spécifique

    Quel que soit le secteur d’activité, la veille vise avant tout à fournir des informations spécifiques à ceux qui en font la demande.

    En la matière, la veille informationnelle est celle qui a le plus de succès, ayant été mise en place par 87 % des organisations. Loin derrière, suivent les veilles sectorielle (44 %), technologique, juridique et réglementaire (40 %) et concurrentielle (33 %). 

    Si la recherche d’informations liées à l’actualité reste la priorité pour de nombreuses organisations, des disparités se font ressentir en fonction du nombre de collaborateurs. Ainsi, la moitié des organisations de plus de 250 salariés sont plus friandes de données relatives à leur secteur et à la concurrence, tandis que les moyennes et petites structures privilégient avant tout la réglementation (47 %).

    De même, 1 organisation publique sur 2 a mis en place une veille juridique, alors que 61 % des entreprises privées se penchent avant tout sur la concurrence, et une petite minorité d’entre elles s’intéresse particulièrement aux veilles scientifique et événementielle, ou à la gestion des risques (crise, cybersécurité, etc.).

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    Plus d’outils gratuits dans le secteur public et les TPE-PME

    À l’instar du type d’informations recherchées, les outils utilisés par les veilleurs varient d’une organisation à l’autre. Le secteur public se tourne davantage vers le gratuit, 64 % des structures étant équipées de flux RSS, de Google Alertes ou des agrégateurs de presse. Dans le privé, même si les outils gratuits arrivent en tête (53 %), les plateformes payantes (42 %) et les abonnements métier payants (26 %) ne sont pas en reste.

    Sans surprise, cette différence entre gratuit et payant se fait aussi ressentir selon la taille des structures : les PME, ETI et grands groupes sont moins réticents à investir dans une plateforme payante (40 %) ou dans un abonnement métier (25 %), tandis que les TPE et petites PME (66 % d’entre elles) se tournent avant tout vers des outils gratuits. 

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    Les outils de veille particulièrement prisés pour centraliser l’information

    Pour partager l’information, le cœur de l’activité du veilleur, une large palette d’outils sont mis à sa disposition. Bien que les outils de veille restent les plus plébiscités (56 %), les portails d’entreprise (37 %), les réseaux sociaux d’entreprise (33 %), les journaux internes (20 %), la digital workplace (16 %), les séminaires d’entreprise (11 %) ou encore les universités d’entreprise (3 %) se montrent tout aussi utiles.

    D’autres outils, plus traditionnels, demeurent bien intégrés dans les organisations : les emails, les réunions d’équipe et les médias internes (webradio, plateforme de diffusion, newsletter, blog, revue de presse, etc.). Quels que soient leur taille ou leur secteur d’activité, elles sont 33 % à en avoir adopté au moins un. 

    Au-delà de ces outils, les veilleurs ont également accès à des supports de diffusion comme l’envoi de newsletters, l’envoi de notifications, le partage via intranet ou portail, l’utilisation de dashboards et d’outils de data visualisation, et les webinaires internes et  webzines. 

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    Le management et la direction, premiers consommateurs de veille

    Tout comme le veilleur a accès à des outils de partage et de diffusion, les consommateurs de la veille peuvent réagir et interagir avec le contenu qui leur est proposé. Ils sont 62 % à pouvoir laisser des commentaires et 55 % à pouvoir partager l’information. Le système de likes, emprunté aux réseaux sociaux, commence également à être adopté (29 % des organisations).

    Les entreprises privées, par ailleurs, se distinguent par des outils moins présents dans le public : les synthèses, les notations ou encore les rapports d’étonnement. Leurs taux d’adoption sont plus élevés dans les sociétés de plus de 250 employés que dans les plus petites organisations.

    Dans tous les cas, ces outils d’interaction sont utilisés par une minorité de consommateurs : 72 % y réagissent peu ou pas du tout.

    Mais quels sont les départements qui consomment le plus de veille dans les organisations? Dans le privé, les professionnels du marketing et de la communication sont le pôle le plus demandeur (56 %), devant le management et la direction (49 %) et la recherche et développement (44 %). Du côté du public, en revanche, la ligne managériale est à l’origine de plus de la moitié des demandes (54 %), suivie par les services juridiques (36 %).

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    Mesure de l’impact de la veille : à chacun sa méthode !

    Pour accompagner l’adoption de nouveaux outils de partage et de diffusion, près de 40 % des professionnels s’appuient sur des référents au sein de l’organisation, préalablement identifiés, afin qu’ils relaient les bonnes pratiques à adopter. Ils sont tout aussi nombreux à mettre à disposition un portail interactif de partage de l’information interactif, ou à impliquer directement la direction.

    Par ailleurs, le veilleur est capable de mesurer l’impact de ses supports de veille grâce à de nombreux outils, en tête desquels les statistiques de consultation (52 %), les enquêtes de satisfaction ou sondages (48 %) ou les demandes d’informations complémentaires (37 %). 33 % d’entre eux s’appuient également sur les retours des managers, 22 % observent la croissance de la communauté et 21 % tiennent compte du nombre d’interactions suscitées. Fait notable : 15 % des répondants dans le secteur public ne mesurent pas l’impact de leurs supports de veille (contre seulement 4 % dans le privé).

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    Un dispositif d’incitation au partage d’information faible, voire inexistant

    Outre le veilleur, les collaborateurs peuvent, aussi, partager leur veille et disposent d’ailleurs (43 % des cas) de systèmes de valorisation liés au partage de l’information. Ces collaborateurs contribuant à la veille et à l’intelligence collective sont reconnus par le management (13 %) et peuvent même bénéficier d’avantages divers ou d’une rétribution financière (2 à 3%).

    Une pratique plus répandue dans les TPE-PME qui sont plus généreuses à cet égard : 6 % d’entre elles récompensent les collaborateurs participant à la veille avec des avantages ou des primes contre 2% des plus grandes entreprises qui, par contre, n’accordent aucune rétribution financière.

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    Quelle reconnaissance pour le veilleur ?

    Au vu du manque d’initiatives mises en place pour encourager le partage d’informations, il n’est pas surprenant de constater que la reconnaissance envers le veilleur est généralement « moyenne », comme en témoignent 49 % des répondants.

    Tous secteurs confondus, seulement 17 % bénéficieraient d’une reconnaissance forte. Elle est faible ou même inexistante pour 25 % d’entre eux.

    Le veilleur est, avant tout (dans 70 % des cas), perçu comme « le chercheur d’information », capable de trouver la bonne donnée. Il est aussi décrit comme un analyste qui synthétise, ou comme un “technicien” des outils d’information. Une vision partagée par les organisations de tous les secteurs et qui en dit plus sur le rôle attribué, parfois à tort, au veilleur.

    Pour accéder à l'ensemble des données de l'enquête, téléchargez notre livre blanc "L'Intelligence Collective : quelle méthode et outil pour la développer ?"

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