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Quand les documentalistes belges se penchent sur la fiabilité de l'information

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    Journée Inforum 2016 à Bruxelles (Archimag)
  • L'Association belge de documentation a réuni à Bruxelles une centaine de professionnels de l'information-documentation pour rappeler leur rôle de vigie informationnelle à l'ère de l'infobésité.

    Près de 150 professionnels de l'info-doc se sont retrouvés à Bruxelles le 12 mai à l'appel de l'Association Belge de Documentation (ABD). Thème de cette réflexion collective : comment assurer une fiabilité maximale de l'information alors que les médias classiques et alternatifs n'ont jamais été aussi nombreux.

    Dans le domaine scientifique, les publications sont réputées pour leur très grande fiabilité grâce au système du "Peer review" (évaluation d'articles par les pairs). Portant "la pratique nous apprend qu'il est impossible d'exclure a priori la partialité et la manipulation" estiment Jan Bollansée et Linda Stoop (Université catholique néerlandophone de Louvain). Les deux universitaires rappellent que la bibliométrie a été érigée en règle d'airin grâce à son "facteur d'impact" et son célèbre Indice H qui évalue la production scientifique d'un chercheur sur la base de ses publications. "Pourtant le facteur d'impact et l'indice H sont sensibles à la manipulation comme l'auto-citation" explique Jan Bollansée. 

    Bibliométrie contre métriques alternatives

    Par ailleurs, cette métrique traditionnelle ne tient pas compte des nouveaux modes de diffusion : open access, réseaux sociaux, blogs, bibliographies en ligne (Zotero, Mendeley...). Certains professionnels de l'info-doc plaident donc pour des métriques alternatives (altmetrics) telles que les accès aux pages web de chercheurs, le nombre de téléchargement d'articles au format PDF ou les recommandations. "Mais ces métriques alternatives ne sont pas non plus sans défaut et la fiabilité de la littérature scientifique ne peut être jugée de façon unilatérale? La panacée universelle n'existe pas !" estime Jan Bollansée.

    Wikipedia est-elle une source d'information fiable ?

    Si peu d'internautes peuvent accéder aux publications académiques scientifiques, tout le monde peut en revanche consulter Wikipedia. Résultat : l'encyclopédie est le 7ème site le plus fréquenté au monde. Guy Delsaut, président de d'Association Belge de Documentation et auteur d'un ouvrage consacré à Wikipedia (1), s'est d'ailleurs amusé à poser une question au public : "qui n'a jamais utilisé Wikipedia ?"... Aucune main ne s'est levée ! 

    Parfois sévèrement critiquée ("L'erreur à haut débit"...), l'encyclopédie collaborative n'est en effet pas exempte de critiques. Des actes de vandalisme sont régulièrement commis mais repérés parfois dans la minute qui suit comme cette photographie de François Hollande servant à illustrer la notice consacrée à Jean-Jacques Goldmann !

    Ce type de canular est sympathique. Mais le professionnel qui recherche de l'information fiable sur Wikipedia doit utiliser les différents outils mis à sa disposition : accéder aux différentes versions de la fiche grâce à l'onglet "historique", consulter la fiche de l'auteur, vérifier la qualité des sources en bas de page...

    Guy Delasut délivre également un conseil qui vaut pour Wikipedia comme pour les autres sources d'information : "le meilleur outil de vérification reste l'esprit critique !"

     

    (1) Utiliser Wikipedia comme source d'information fiable (Editions Klog)

     

     

     

     

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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