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Ces start-up qui voguent sur l'open data

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    Pappers, fondé en 2020, propose d’accéder aux données juridiques relatives aux entreprises. (Pappers)
  • Apparu il y a une dizaine d’années, le mouvement d’ouverture des données a permis à de jeunes pousses de se positionner sur un marché où tout reste à faire. Dans les domaines de l’information légale et de la datavisualisation, elles ont fait de la data un levier de performance.

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    334 milliards d’euros. C’est la valeur du marché des données ouvertes à l’horizon 2025. Selon le Portail européen des données, ce chiffre colossal sera généré par des gains d’efficacité découlant des données ouvertes : vies potentiellement sauvées, temps gagné, avantages environnementaux, amélioration des services linguistiques…

    Sans oublier, le nombre d’emplois liés à l’open data dans l’Union européenne qui a déjà dépassé 1 million à ce jour et pourrait atteindre 2 millions d’ici 2025.

    Les start-up, quant à elles, auront-elles droit à leur part du gâteau ? Une chose est sûre, elles n’ont pas tardé à se positionner sur la vague de l’open data. C’est le cas de Pappers, fondé en juillet 2020 par Pierre Fruchard et Romain Banchetti, qui s’est donné pour objectif de fournir gratuitement les documents juridiques relatifs aux entreprises.

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    "À l’époque, ces informations n’étaient pas centralisées sur une seule plateforme et surtout étaient payantes", explique Valentine Roumain de la Touche, juriste au sein de Pappers ; "notre ambition est de continuer à fournir la meilleure base consolidée de données d’entreprises et d’intégrer au fur et à mesure les nouveaux jeux de données disponibles en open data. Et l’objectif à court terme est d’intégrer les registres européens et de développer de nouveaux services."

    Plus de 6 000 dossiers législatifs

    Trois ans après sa création, la start-up a convaincu des entreprises du Cac 40, des banques, des assureurs, des avocats, des experts-comptables, des fintechs… Les utilisateurs y trouvent des informations sur les dirigeants, des données financières, ou encore des documents juridiques.

    Deux nouvelles plateformes ont été lancées ces derniers mois : Pappers Justice qui permet d’accéder à la jurisprudence et recense 1,5 million de décisions rendues ; Pappers Politique qui donne accès aux données parlementaires et recense plus de 6 000 dossiers législatifs.

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    La jeune pousse met en avant "une API très performante qui permet d’intégrer dans son système d’information l’ensemble des informations disponibles sur les sites", ainsi que des abonnements de surveillance afin de recevoir des alertes sur des entreprises ou des dirigeants déclenchées par des événements personnalisables (nouveaux comptes déposés, changement de dirigeant, procédure collective, etc.)

    Un levier de performance pour toutes les start-up

    Puisque tout le monde peut accéder à l’open data, quels avantages une start-up comme Pappers apporte-t-elle à ses utilisateurs ? "Notre plus-value est de consolider et fiabiliser la donnée au sein d’une plateforme unique et ultra intuitive. De plus, Pappers va plus loin que l’open data et crée des fonctionnalités uniques : utilisation de l’OCR (reconnaissance optique de caractères) sur les actes, création de ratios financiers, etc." précise Valentine Roumain de la Touche.

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    À ses yeux, "l’open data est évidemment un levier de performance pour toutes les start-up. Ce mouvement leur permet par exemple d’avoir accès à beaucoup plus de données d’entreprises sur leurs prospects et clients et donc de leur proposer des offres personnalisées et toujours plus pertinentes. Il contribue également à la fourniture d’informations très utiles sur la santé financière de ses partenaires et fournisseurs, ce qui peut avoir un impact majeur côté business et permet de prendre les bonnes décisions."

    Démocratiser l’accès à l’information légale

    Autre jeune pousse positionnée sur le marché de la donnée publique d’entreprise, Docubiz a été fondée au cours de l’été 2021 avec un credo autant politique qu’économique : "démocratiser l’accès à l’information légale alors encore trustée par des acteurs historiques figés qui profitent d’un quasi-monopole pour vendre des documents accessibles gratuitement depuis la loi Macron sur l’open data".

    Ce portail d’informations légales fournit des informations sur plus de 20 millions d’entreprises françaises : statuts, bilans, informations des dirigeants, cartographie des entreprises… Ses données proviennent de sources institutionnelles telles que l’INPI (Institut national de la propriété industrielle), l’Insee, et le Bodacc (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales).

    Son modèle économique repose sur la commercialisation d’un abonnement « premium » doté de services à valeur ajoutée (cartographie des dirigeants, diagnostics financiers, KBIS, etc.). Un abonnement « freemium » est également mis à disposition des internautes en accès libre.

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    Pour Johanna Raharididy, PDG de Docubiz, l’émergence de start-up sur le marché de l’information légale répond à un besoin. Et leur succès obéit à une conviction : "il faut à la fois dépoussiérer un secteur d’activité tout entier puis trouver un modèle économique. C’est ce genre de challenge qui nous fait nous lever motivés tous les matins ! Notre portail simplifie la vie de nos utilisateurs tout en leur fournissant une data de plus en plus complète, précise et à jour. Nous souhaitons réinventer la commercialisation de données B2B en devenant une place de marché unique et centrale."

    Docubiz s’apprête à lancer "un outil innovant" qui devrait voir le jour très prochainement.

    L’open data c’est bien, la datavisualisation c’est mieux

    L’ouverture des données est sans aucun doute une bonne nouvelle pour l’information des citoyens. Mais elle souffre d’un handicap : les fichiers bureautiques bruts mis à disposition des internautes sur les plateformes open data sont particulièrement indigestes.

    Plusieurs jeunes pousses ont alors fait le choix de se positionner sur le marché de la visualisation de données. C’est notamment le cas de DataFrance qui dresse un constat : "souvent, les données ouvertes ne sont pas exploitées comme elles pourraient l’être. Elles dorment dans des tableurs et ne sont que difficilement consultables". La jeune société s’est fixée pour objectif "de rendre accessibles les données ouvertes au plus grand nombre via une interface simple de consultation".

    Vous souhaitez accéder aux statistiques des cambriolages à Paris, de l’ISF à Nice ou encore de la couverture 4G en France ? DataFrance propose ainsi une visualisation des crimes et délits, ventilés par arrondissement, depuis 1996. Mieux, il est possible d’accéder à plusieurs types de visualisation : diagramme linéaire, diagramme en colonnes, diagramme circulaire…

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    Sans surprise, ses sources de données appartiennent à des entités publiques bien connues (Insee, Pôle Emploi, ministères…), mais aussi privées comme L’Express ou Rue89.

    "Au-delà de la consultation de données par simple curiosité, DataFrance peut s’avérer être un outil très efficace dans différents cas d’usage", expliquent ses créateurs : "l’un des plus pertinents est sans doute la recherche immobilière. Grâce à DataFrance on peut retrouver un grand nombre d’informations concernant une commune ou même une adresse et ainsi se représenter l’environnement d’un bien qui nous intéresse." 

    Autre public visé, celui des journalistes ou des chercheurs qui désirent illustrer leurs propos par des données rendues plus sexy grâce à leur mise en graphique.

    À défaut d’engendrer un pactole financier, ces start-up tracent leur route. D’autres prennent leurs marques sur le marché prometteur du droit. C’est le cas de doctrine.fr, créé en 2016, qui compte déjà plus de 11 000 clients.

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