Malgré la vitalité de ses start up, la France souffre d'insuffisances en termes d'équipement de logiciels professionnels dans les entreprises. La faiblesse de l'apprentissage du code dans les programmes scolaires affecte également le recrutement de certains profils.
Avec 275 entreprises présentes lors du CES qui s'est tenu à Las Vegas le mois dernier, la France s'est imposée comme un acteur numérique de premier plan. Et les Français se hissent en tête du classement européen pour certaines pratiques digitales : équipement des foyers en VOD, utilisation du covoiturage, dépenses e-commerce par internaute...
Mais ce constat ne doit pas masquer une autre réalité : "le retard de la France reste important dans de nombreux domaines (...) les entreprises françaises sont également à la traîne en matière d’équipement et d’usages numériques" souligne le cabinet Roland Berger dans une étude réalisée avec Google. Consacrée à la numérisation de l'économie française, cette enquête constate qu'en France seules 27% des pages vues le sont sur mobile (41% au Royaume-Uni). Et du côté des entreprises, moins de la moitié des grands groupes (46 %) possèdent un logiciel CRM (gestion de relation clients).
Faiblesse de la formation
Plus inquiétant, notre pays souffre d'une faiblesse de son offre de formation : "notre pays est l’un des derniers en Europe à avoir introduit l’apprentissage du code dans les programmes scolaires". Résultat : 42 % des entreprises éprouvent des difficultés à recruter certains profils professionnels.
Du côté de l'engagement de l'Etat, la France peut afficher de belles performances notamment dans le domaine de l'administration électronique et de l'open data. "Pour autant, seules 80 personnes sont dédiées à la transformation numérique au sein des services de l’Etat, contre 500 au Royaume-Uni !" constate Roland Berger.
Un niveau de numérisation à 12 %
Selon certaines études, le niveau de numérisation de la France se situe à 12 % soit l'équivalent de la moyenne européenne. Mais cette valeur est inférieure à celle de la Suède et du Royaume-Uni (15 %) et des Etats-Unis (18 %).
L'étude Roland Berger/Google France est cependant optimiste : "en doublant ce niveau, un gain de 10% de PIB est atteignable à horizon 2025, ce qui permettrait de créer 200 à 250 milliards d’euros supplémentaires de valeur par an !"