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Patrick Dufour : "L'ADN synthétique permettrait de conserver toute la mémoire de l’humanité"

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    Patrick Dufour, directeur Stratégie et Alliances de Stordata. (DR)
  • Piloté par le CNRS, le projet PEPR exploratoire MoleculArXiv a pour objectif d'inventer « de nouveaux dispositifs de stockage de données sur support moléculaire ». Patrick Dufour, directeur Stratégie et Alliances de Stordata, nous explique les perspectives et applications de l'ADN synthétique au service du stockage des données.

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    Qu’est-ce que l’ADN synthétique dédié au stockage de données ?

    l’ADN en tant que solution de stockage devrait contribuer à résoudre un grand nombre de casse-têtes qui se présentent déjà : la saturation du cloud, la trop grande consommation de foncier - notamment urbain - des data centers, leur contribution à l’épuisement des ressources énergétiques, mais également la problématique de la durée de vie des supports de stockage.

    Les promesses de l’ADN synthétique reposent sur une potentielle réduction de la consommation énergétique 2 500 fois inférieure à un SSD, jusqu’à ne rien consommer en mode archive froide sans accès.

    À retrouver : Bases de données des durées de conservation des documents

    Il nécessite quatre fois moins d’espace nécessaire que les disques ou les bandes et sa pérennité est illimitée à l’échelle humaine. L’ADN synthétique permettrait de conserver toute la mémoire de l’humanité à venir.

    À quel type de stockage de données s’adresse-t-il ?

    Le stockage ADN n’est pas pensé pour la donnée en production. La donnée transactionnelle n’est pas sa finalité (en tout cas immédiate). La longue durée de conservation qu’il promet le destine au stockage froid.

    La durée de vie d’un SSD à base de mémoire flash est estimée à dix ans en moyenne, dans des conditions de stockage idéales, sachant qu’une mémoire flash doit, en outre, être régulièrement rafraîchie.

    Même « punition » avec les bandes magnétiques, que la robotique de bande doit lire régulièrement (tous les deux ou trois ans) pour en conserver le magnétisme. C’est un processus qui reste coûteux, en temps et en énergie.

    Lire aussi : Cloud : est-ce réellement une bonne idée ?

    La promesse de l’ADN est bien de s’affranchir de ce risque de perte de données sur de très longues périodes. Si cette perspective n’est pas encore pleinement confirmée, tous les travaux reposent aujourd’hui sur la réussite initiale du séquençage du génome de mammouths découverts dans le permafrost (ou pergélisol) sibérien, vieux de quatre mille ans.

    Le stockage de données sur ADN synthétique intéresse‑t‑il les institutions publiques en charge du patrimoine ?

    Des partenariats avec des institutions françaises comme l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), la Bibliothèque nationale de France (BnF) ou des institutions européennes permettront de s’extraire des essais en laboratoire et de travailler avec la matière pour laquelle l’ADN synthétique est conçu, c’est-à-dire de véritables et massifs volumes de données.

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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