convergences et divergences dans les métiers

 

Les évolutions dans l’infodoc, encore jeune, rapprochent les métiers et offrent des opportunités nouvelles. Une idée que la formation doit faire passer pour changer les comportements.

Les métiers de l’informationi et de la documentationi pris dans une acception large englobent aussi bien bibliothécaires, documentalistes et archivistes que veilleurs et recordsmanagers. On pourrait ajouterégalement les knowledgemanagers. Dans la pratique, les frontières entre ces branches ne sont plus aussi étanches qu’autrefois. Les responsables des formations ont compris cette évolution, et même si celles-ci portent des intitulés différenciés – une centaine de formations universitaires sont dénombrées à l’heure actuelle, du DUT en documentation au diplôme de conservateur de bibliothèque, en passant par les masters en veille concurrentielle –, les disciplines abordées se rapprochent. Former des spécialistes en information, c’est avant tout les encourager à décloisonner concepts, modèles et méthodes.
 
croiser les disciplines
 

Trois évolutions récentes doivent se traduire dans le cursus proposés. Premièrement, le traitement de l’information et la gestion électronique de documents, avec pour corollaire les techniques de numérisation, arrivés à un point de convergence tel que leurs outils et leurs techniques de manipulation deviennent interchangeables. Deuxièmement, la gestion de bases de connaissances, des systèmes experts et des logiciels documentaires faisant appel à des modes similaires de modélisation et de traitement des données. Enfin, le langage natureli, qui autorise une finesse accrue dans l’analyse du contenu des sources d’information mais aussi comme langage de communication entre l’homme et la machine. Dans le monde du travail, les jeunes diplômés sont encouragés à croiser les disciplines entre elles : archivesi et gestion de contenui ; records management et numérisation ; documentation et veille ; bibliothèque et knowledge managementEnsemble de pratiques et d’outils visant à valoriser le patrimoine immatériel, et en particulier les connaissances d’une entreprise (documentation, gestion des compétences, etc.) Environnement qui encourage la création, le partage, l'enrichissement, la transmisson, la capitalisation et l'utilisation des connaissance pour le bénéfice des clients de l'entreprise et de ses collaborateurs.  ">i…Cela répond aux attentes des employeurs : des professionnels ouverts, critiques, adaptables et formés aux différentes techniques de traitement de l’information.
 
étanchéité préjudiciable
 

Les convergences sont nombreuses et vont s’accroître. Si divergences il y a, elles se situent dans l’accès à certains emplois pour les diplômés : les documentalistes, les veilleurs ont peu de chance d’entrer dans les bibliothèques avec leurs seuls diplômes, le concours d’entrée étant obligatoire. Il y a pourtant un fort besoin de disciplines différentes au sein d’un même secteur d’activité. Cette étanchéité est préjudiciable à nos métiers et n’aide pas à leur reconnaissance globale : comment un employeur peut-il s’y retrouver entre les différents intitulés des formations, leurs niveaux, leurs branches ? Un regroupement des disciplines, des différentes formations serait vraiment salutaire, et apporterait plus de visibilité. Les associations professionnelles suivent cette voie avec la création récente de l’IABD (Interassociation archives bibliothèquesdocumentation).
Domaine encore jeune, intégré dans les sciences sociales, les sciences de l’information se renouvellent sans cesse ce qui présage bien de l’avenir : les chercheurs en sciences de l’information, eux-mêmes enseignants, sont certainement les mieux à même d’influencer positivement le métier et la formation, avec des conséquences sur la vie professionnelle.
 

Les podcasts d'Archimag
Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".