Edito de l'Archimag n°264 de mai 2013 - Chandelle

Michel Remize, rédacteur en chef d'Archimag. DR

 

« Désamour ». Le mot est employé dans le dossier de ce numéro pour parler du manque d’adhésion du public aux bibliothèques. On sait depuis maintenant quelque temps que l’un des principaux enjeux pour celles-ci est de passer d’une approche centrée sur leurs fonds à une approche orientée vers l’intermédiation et la proposition de contenus (voir par exemple Archimag n°254, mai 2012). Le chemin de la reconquête du public – des publics – passe par là.

18 % d’inscrits en bibliothèque en France : un maigre score. Pourtant, le ciel des bibliothèques est-il si sombre ? Sur le terrain, les initiatives ne sont pas rares qui apparaissent comme autant d’éclaircies. Il s’agit d’approcher les publics, de se rapprocher d’eux, de les mener à la lecture, à la découverte de connaissances. Nous en donnons quelques exemples.

Le problème n’est pas simple. Il va au-delà de la question du marketing du fonds qui consiste « simplement » à présenter de façon attractive ce que l’on a sur ses rayonnages. Se centrer sur des publics suppose d’apprendre à les connaître, mais comment faire quand ils sont largement absents et donc insondables ? D’où des propositions qui hésitent entre offrir ce qui serait susceptible de plaire, et a donc toutes les chances d’être déjà connu, et « hisser » vers quelque chose de nouveau, digne de connaissance, mais qui risque d’effrayer…

Au fil des retours d’expérience, les bibliothécaires soulignent souvent l’intérêt de tenter des actions, d’expérimenter. Le jeu en vaut la chandelle. On remarque que beaucoup repose sur des initiatives individuelles – bravo aux volontaires. A terme cependant, ce qui doit marcher réclame d’être partagé, soutenu. Partagé avec les autres acteurs de la vie locale, à vocation culturelle, bien sûr, mais aussi sociale, voire économique. Il faut nécessairement avancer avec son environnement. Soutenu par la hiérarchie, qui n’est pas toujours prompte à accorder son feu vert. Et avec un dialogue social interne pouvant s’ouvrir à l’innovation. Un petit besoin de conduite du changement ?

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La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.